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Un Mendelssohn céleste par Lars Vogt

nous a quittés il y a trois jours. Il aurait soufflé aujourd'hui ses cinquante-deux bougies. Dans ce dernier disque, il se met au piano pour aborder les Concertos pour piano n° 1 et n° 2 de Felix Mendelssohn, dirigeant depuis l'instrument.

Dès les premiers accords du Concerto n° 1, nous entraîne dans l'atmosphère solennelle de cette partition, alliant brio, panache, fougue et légèreté. Empreint de verve dans les passages soumis à un tempo rapide, il n'en est pas moins raffiné dans les thèmes lyriques, respectant intelligemment les proportions entre la virtuosité et la poésie. La phalange qu'il dirige ne lui cède pas le pas, déployant des couleurs chatoyantes et joyeuses, notamment chez les vents. Porté par une énergie solaire, l' se montre à la fois précis, plein d'amplitude expressive ainsi qu'attentif aux nuances que lui entonne le piano.

Dans le deuxième Concerto, subjugue tant par la finesse que par la souplesse agogique, inculquant à cette page un souffle de profondeur. On se penchera sur la sonorité satinée des cordes, tout autant que sur la consistance des cuivres et la délicatesse des bois, adoucie par des demi-teintes pastel. Avec sa transparence des plans sonores, une articulation nette du piano et de l'accompagnement, Lars Vogt signe une référence moderne menée dans l'esprit d'une interprétation se voulant historiquement informée.

En bis, Lars Vogt propose le Capriccio brillant op. 22, une composition datant de 1832, élaborée entre le Premier et le Deuxième concerto. Il nous en livre ici une lecture lumineuse, s'imprégnant de couleurs vives et gaies, mais aussi riche de contrastes d'ambiances, vibrante et pathétique dans les moments de tension dramatique.

Voici un disque-testament poignant, une preuve éloquente que Lars Vogt était au sommet de ses possibilités artistiques, avec un énorme potentiel et une approche intelligente de l'interprétation.

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