- ResMusica - https://www.resmusica.com -

Andris Poga dirige Adam Laloum et l’ONF dans un programme Franck et Wagner

L' sous la direction d' rend hommage à dans un programme où trois de ses œuvres – dont deux avec au piano – se mêlent à trois extraits symphoniques de Wagner.


Devant l', fête le bicentenaire de la naissance de avec trois ouvrages, alternés avec trois extraits symphoniques de . Du premier, il débute par l'Interlude symphonique tiré d'une partition rare, que l'on regrette de n'avoir pu écouter en intégralité avec soprano et chœur. D'une douzaine de minutes, l'Interlude – dans sa seconde version – est placé entre deux grandes parties de Rédemption. Surtout dévolue aux grandes nappes de violons, l'œuvre trouve sous le geste doux du chef letton une belle fluidité dans son caractère cyclique, sans pouvoir faire oublier une écriture trop linéaire.

Pour la seconde pièce, s'intègre parfaitement au fin matériau des Variations pour piano et orchestre, qui montrent cependant elles aussi moins d'inspiration que les grandes œuvres du compositeur, dont Prélude, Fugue et Variation pour piano seul écrit vingt ans auparavant. Gérée du piano par un jeu délié pour mettre en valeur les deux thèmes, les Variations se voient également traitées avec subtilité par l'orchestre, avant de laisser place à un premier bis du pianiste. Extrait des Blumenstücke de Schumann, la courte pièce à refrain présente un caractère cyclique qui permet une intéressante mise en regard sur la musique de . Composée un an avant les Variations, en 1884, Les Djins offre plus de brillance et une meilleure place au soliste, qui s'amuse ici par un jeu agile, notamment dans les parties où il se retrouve presque seul. Lorsque Laloum se voit confronté à l'orchestre, celui-ci se fait aussi plus entendre qu'auparavant, avec une volonté de Poga de ne pas trop assombrir une matière symphonique pouvant être recherchée plus ténébreuse. Après cette deuxième œuvre avec piano et des applaudissements chaleureux, le soliste offre à nouveau un bis, cette fois par une courte pièce de l'autre compositeur de la soirée : Elegie.

Représenté lui aussi à trois reprises lors du concert, Wagner affiche dès la première œuvre interprétée sa supériorité sur Franck. Calmement développée par le chef, l'Ouverture de Rienzi donne de l'envol aux cordes et du corps aux cuivres, en même temps qu'elle déploie les percussions. En seconde partie de soirée, Prélude et Mort d'Isolde extraits de Tristan und Isolde met encore plus en exergue le génie wagnérien en même temps que la délicatesse d', déjà entendu six semaines plus tôt à l'Elbphilharmonie de Hambourg pour des Wesendonck Lieder composés à la même époque. Paisible, il prend le temps de développer la matière de premiers violons toujours très bien emmenés par , avec un prélude filé jusqu'à la mort dans des couleurs également exploitées par la petite harmonie et les contrebasses.

En conclusion du concert le Prélude de l'Acte I de Die Meistersinger von Nürnberg présente de la souplesse en même temps qu'une belle énergie, de la part d'un National de France moins taillé dans la masse qu'emporté dans l'élégance des bois et la virtuosité des violons sous la direction d'Andris Poga.

Crédits photographiques : © ResMusica

(Visited 525 times, 1 visits today)