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De nouvelles échappées musicales au Festival d’Ambronay

Dans un contexte incertain pour la culture, le Festival d'Ambronay s'est réduit de quatre à trois week-ends mais la qualité et la variété était toujours au rendez-vous : musique baroque, musiques du monde, jeunes talents, spectacles famille…

Le premier concert de cette 46ème édition propose un programme Scarlatti qui débute avec des extraits des Vêpres de Sainte Cécile dont le Magnificat. Si la première strophe en grégorien crée une ambiance monastique, la puissance des voix du Coro e Orchestra Ghislieri affirme le texte Fecit potentiam jusqu'au Gloria qui éclate dans l'abbaye. Le Lauda Jerusalem n'est pas assez joyeux et son interprétation ne se démarque pas assez. Suit la Messa di Santa Cecilia dont le Gloria est affirmatif, énergique. La voix très timbrée de la basse Alessandro Ravasio s'impose comme le duo très expressif des soprani Maria Grazia Schiavo et Carlotta Colombo. L'Agnus Dei, chanté par le chœur seul, est tout en nuances. La direction de est très claire et fait passer ses intentions à ses troupes. La découverte arrive ! Le Te Deum d'Alessandro Scarlatti est une première mondiale, offerte aux festivaliers d'Ambronay ! Le grégorien est là, en introduction, puis le chœur donne le rythme indispensable à tout Te Deum. Chaque phrase est affirmée à l'image des attaques puissantes d'Alessandro Ravasio. Quelle énergie de tous ! Un concert bien apprécié par le public qui déguste ce premier programme du festival.

Le deuxième week-end fête, en particulier, le vingtième anniversaire de la , fondée par Leonardo García-Alarcón, et cela d'autant plus que les premiers concerts de l'ensemble ont été donnés à Ambronay. Depuis, la relation est fidèle qu'il s'agisse de résidences, de disques ou de concerts, bien sûr. Au programme, cette année, Acis & Galatée de Haendel. C'est un semi-opéra que Leonardo García-Alarcón a qualifié de « colosse » ! Créé à Naples en 1708, Haendel l'a retravaillé plusieurs fois pour aboutir à sa version définitive de 1731. Le chef-fondateur de la lance, de l'orgue, le concert très dynamique. Le premier chœur O the Pleasure of the Plains à cinq est vivant, joyeux et se termine avec cinq sourires ! Charlotte Bowden joue et chante parfaitement le personnage de Galatée. Du charme, du charme pour arriver au duo magnifique avec Acis « Quel bonheur ! comme mon cœur est joyeux ! » Tout est là : voix, jeux, gestuelle, virtuosité à deux : Happy Acis & Galatée ! Sans nul doute, la plus belle séquence du concert. La tristesse vient avec le chœur dont émerge . Puis Raphael Hardmeyer (Polypheme) raconte, depuis la nef centrale, avec un jeu très théâtral et sa voix de basse superbe. Acis arrive, ensuite, sur scène, furieux « son amour repoussant me met en rage ». La tristesse de la scène se répand dans l'abbaye. Galatée est dans l'émotion. Le chœur final est éclatant, entoure Galatée et la console pour, finalement, lui chanter la bonne nouvelle « Galatée, sèche tes larmes. Acis est là, tel un nouveau dieu ! ». Côté musique, voix et instrumentarium sont remarquables, homogènes et très expressifs sous la direction animée, chaleureuse et… souriante de leur chef. Le bonus est cette « mise en scène » raisonnable mais bien mise en valeur par, en particulier, les solistes. Cette version du semi-opéra de Haendel enchante les festivaliers.

Crédit photographique : © Bertrand Pichène

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