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Remise des prix et concert de gala des ICMA en Pologne

Le 8e gala des International Classical Music Awards () s'est tenu vendredi dernier à Katowice en Pologne, avec l'Orchestre symphonique national de la radio polonaise comme hôte de la cérémonie.

Le concert est précédé de la remise des prix (voir la liste des lauréats 2018), pour laquelle les gagnants ou leurs représentants se sont fait remettre, dans la salle de musique de chambre, les trophées par les membres du jury. Dans son discours d'ouverture, le président des , Rémy Franck, déclare : « Je suis vraiment heureux et satisfait que nous ayons une fois de plus un large éventail de musiciens représentant tous les genres parmi nos gagnants, et que notre jury soit indépendant des opinions exprimées par d'autres médias. Nous sommes fiers d'avoir, parmi les triomphateurs, de vrais et précieux musiciens qui font avancer le monde musical. […] En tant qu'acteurs de médias musicaux spécialisés, nous regardons avec méfiance ce qui se passe dans la presse généraliste, où le monde musical est présenté de plus en plus souvent dans un style tabloïd simpliste, sans aucune échelle des valeurs auxquelles nous nous intéressons. Et c'est pourquoi vous êtes ici, chers lauréats, et c'est pourquoi beaucoup de soi-disant stars ne se rendront jamais à l'une de nos cérémonies. »

La soirée de remise des prix comprend, tout comme celle qui s'est tenue à Leipzig en 2017, aussi bien la distribution des trophées que des prestations musicales. En premier, nous entendons le jeune violoniste polonais Antoni Ingielewicz (né en 2001) qui, en compagnie de Monika Wilińska-Tarcholik, interprète avec aisance et finesse le Nocturne et Tarantella de Szymanowski, l'une des œuvres les plus sensuelles, mais également les plus « violentes » du compositeur pour violon et piano. Par la suite, le pianiste Piotr Alexewicz (né en 2000), proposé par le Centre européen de la musique Krzysztof Penderecki à Lusławice (lauréat de l'un des prix spéciaux), est applaudi pour ses exécutions assez démonstratives du Rondo a capriccio en sol majeur « Colère pour un sou perdu » de et de deux Préludes de l'opus 28 de .


Pour le concert de gala, la grande salle avec ses 1800 spectateurs est, d'abord, éblouie par une prestation chaleureuse et pleine de vigueur donnée par , « Jeune artiste de l'année », qui présente, sous la baguette d', une pièce dénommée Indoafrica, le premier mouvement du concerto Frozen in Time d'Avner Dorman.

Puis le – représentant le label de l'année des ICMA, Alpha Classics – interprète le Quatuor à cordes n° 1 « La Sonate à Kreutzer » de avec poésie et des effets de couleurs créatifs, mais faisant quelque peu obstacle au naturel des phrasés.

À la fin de la première partie du concert, , le directeur musical du ayant reçu le titre d'« Artiste de l'année », offre une exécution profondément inspirée de la Fantaisie sur les motifs de « Roussalka » d'Antonín Dvořák, dans un arrangement de Thomas Ille. À la tête de l'Orchestre symphonique national de la radio polonaise, Honeck prend soin de créer des atmosphères variées, imprégnées aussi bien d'intimité et de raffinement que d'une virtuosité éclatante, pour lesquelles il met en lumière une diversité exceptionnelle de timbres et de nuances dynamiques.

La deuxième partie de la soirée débute par une interprétation brillante et théâtrale du Concerto pour flûte à bec en ut majeur TWV 51:C1 de Georg Philipp Telemann, avec en soliste, accompagné de quelques membres de l'ensemble baroque {oh!} Orkiestra Historyczna.

Par la suite, Szymon Nehring, le « Jeune artiste polonais », joue les Variations sur un thème de Paganini de Witold Lutosławski. Si nous apprécions les couleurs de l'Orchestre symphonique national de la radio polonaise, modelées avec distinction et simplicité par , le directeur artistique de l'ensemble, nous ne sommes pas pleinement convaincus, ce soir, par la prestation donnée par le soliste. Premièrement car par moments, il ne suit pas les tempos proposés par le chef, et, aussi, parce que sa manière de produire des sons ne lui permet pas de parvenir à un forte rond et profond ; en conséquence, le piano n'est pas toujours audible dans la variation finale.

À la fin du concert, nous sommes saisis par le jeu élégant, léger et d'une maturité remarquable du flûtiste chinois , âgé de seize ans, qui s'est vu attribuer le « Prix découverte ». Il présente, sous la baguette d', le premier mouvement du Concerto pour flûte et orchestre op. 33 de Carl Nielsen.

La soirée se termine par une flamboyante et pompeuse exécution de l'Ouverture de concert en mi majeur op. 12 de , qui vaut à Alexander Liebreich et son Orchestre symphonique national de la radio polonaise une standing ovation du public.

La prochaine cérémonie de remise des ICMA aura lieu le 10 mai 2019 au Palais de la culture et des congrès de Lucerne, avec la participation de l' dirigé par .

Crédits photographiques : photo n° 1 :  à la tête de l'Orchestre symphonique national de la radio polonaise ; photo n° 2 : les lauréats et les membres du jury ; photo n° 3 : Stefan Temmingh accompagné de membres de l'ensemble baroque {oh!} ; photo n° 4 :  © Bartek Barczyk

mise à jour le 12/04/2018

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