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Orchestre Symphonique de Bamberg : En toute logique

Fondé en 1946 par des réfugiés tchèques issus en partie de la Philharmonie Tchèque de Prague, l' célèbre cette année son soixantième anniversaire. Assez peu médiatique, cette phalange peut s'enorgueillir de nombreuses collaborations avec de fines baguettes de l'après seconde guerre mondiale : Joseph Keilberth, Rudolf Kempe, Eugen Jochum, Herbert Blomstedt…Nommé directeur musical de la formation en 2000, le chef anglais a donné une nouvelle visibilité à un ensemble alors plutôt essoufflé au sortir du très long règne du probe mais peu enthousiasmant Horst Stein.

Un contrat discographique avec le label suisse Tudor permet au chef et à ses troupes d'explorer avec succès les grands classiques du répertoire : symphonies de Schubert, Mahler et Bruckner. Le monde musical, conscient du renouveau de l'orchestre lui ouvre les portes des invitations prestigieuses : Festival de Salzbourg, résidences au Lincoln Center de New-York et au Festival d'Edinburgh. Ce concert bruxellois était donné dans le cadre d'une tournée qui conduira aussi l'orchestre à Luxembourg, Metz, Madrid, et Paris.

Programmé en ouverture d'une des pièces les plus emblématiques d', l'orchestration de la fugue à six voix de l'Offrande musicale de Jean Sébastien Bach par fascine l'oreille par la richesse de ses timbres bien mise en valeur par le chef d'orchestre. Le Réveil des oiseaux est aussitôt enchaîné par . Grand connaisseur de la musique de Messiaen, il se joue des redoutables difficultés techniques de la pièce pour faire chanter les notes et dialoguer avec les instruments. Les pupitres de l'orchestre, essentiellement les vents se mettent en valeur sous la direction attentive et précise du chef d'orchestre.

Mais la pièce de résistance tant attendue était la Symphonie n°9 d'. Nott prend la partition à bras le corps et il campe un Bruckner rapide et tendu à l'extrême dans la ligné des interprétations de Jacha Horenstein (BBC Legends). Les timbres assez crus refusent tout hédonisme sonore alors que le chef maintient une logique époustouflante dans la construction des phrasés et l'étagement des plans sonores. Le premier mouvement est superbe de progression et de contrôle des structures. Le fameux Scherzo, emporté et explosif, semble tout droit sorti d'un cauchemar digne de Berlioz tandis que le sublime Adagio final traverse tous les états d'esprits de la révolte à l'apaisement des dernières notes. L'orchestre en parade démontre la qualité de ses solistes et sa superbe homogénéité. Un grand succès public vient récompenser cette interprétation inattendue mais hautement convaincante.

Crédit photographique : © Guy Vivien

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