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Un Fidelio très symphonique !

Voilà le premier enregistrement de Fidelio enregistré en SACD hybride. La prise de son, même sur une chaîne classique, a un relief extraordinaire. C'est du moins ce qui saisit l'auditeur dès les premières mesures de l'ouverture.

L'orchestre est là, présent, très précis et avec beaucoup d'ampleur. Le sonne merveilleusement bien. Et en semble particulièrement heureux : on l'entend chantonner un thème ou un contre-chant assez souvent… Sa direction est très théâtrale et ne laisse aucun temps mort. Les nuances sont amples, les couleurs de l'orchestre sont très belles. La prise de son mêle les concerts des 23 et 25 mai 2006. Le LSO peut être fier de sa prestation, car c'est sous le label LSO Live que ces 2 CD sont édités et distribués.

Ce qui fait à la fois la difficulté et la richesse de Fidelio est cette hétérogénéité entre ses moments comiques et ses instants sublimes, ainsi que sa construction en singspiel avec des dialogues parlés. Le choix de l'ouverture est également problématique. Ici nous avons une version avec les dialogues et l'ouverture est celle de Fidelio, sans autre ouverture intercalée.

Cet enregistrement ne pourra pas rivaliser avec les autres versions disponibles du point de vue des chanteurs, aucun ne parvenant à égaler ses prédécesseurs, même si ici les voix sont de format héroïque.

, chanteuse américaine conséquente qui s'est déjà vue confier Isolde, a une voix ample, large et lourde. Le timbre, très homogène sur toute la tessiture, est agréable sans être prenant. Le legato est enviable dans les grands arcs de son air. L'interprétation est toutefois convenue. Le ténor chante Florestan, rôle court et difficile. Le chanteur s'en tire bien mais sans dramatisme. La voix est sonore, elle semble lourde. La fin hallucinatoire de son air n'émeut pas, le ténor n'arrive en tout cas pas à animer sa partenaire dans leur duo jubilatoire. En revanche quel beau hautbois solo ! , basse à la voix chaude, a toute l'humanité requise pour le rôle de Rocco tandis que possède la sécheresse et la voix sourde de l'infâme Pizarro.

Marzelline et Jaquino chantés par et ne forment pas le couple charmant et insouciant attendu. C'est surtout Sally Matthew qui grossit artificiellement sa voix et ne différencie pas ses voyelles, et qui souffre d'un manque de naturel. Pourquoi ne chante-t-elle pas plus simplement un rôle qui ne requiert aucune vaillance ? Elle passe complètement à côté du personnage, et ce qui est plus gênant, de sa vocalité. est plus naturel, mais ni sa partenaire ni son rôle ingrat ne permettent de se faire une idée de ses réelles capacités. En tout cas ses interventions dans le sublime quatuor sont les seules vraiment satisfaisantes avec celles de Rocco, les deux sopranos, ce qui est un comble, semblant presque interchangeables.

Le est excellent. L'effet du chœur des prisonniers est très prenant et les deux solistes sont bien choisis. Le final a toute la puissance demandée. En somme une version qui vaut pour un orchestre merveilleusement dirigé par Sir dans une prise de son réaliste et ample.

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