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Avignon : VIIIe Festival de Musique Ancienne

Ils ne sont qu'une poignée d'irréductibles passionnés de musique ancienne, mais leur détermination soulèverait des montagnes. Oui, c'est devenu une tradition. Soutenu par la Ville, le Conseil Général, le Conseil Régional, le VIIIe festival de musique ancienne, ou musique baroque, ouvre la saison musicale d'Avignon, et le public est de plus en plus nombreux et de plus en plus fidèle. La programmation de cette année, éclectique, à la fois originale et solide, n'a pu que conforter la belle santé de cette manifestation.

L'ouverture en a été originale à plus d'un titre. « Le mythe du Centaure » est en effet une création, un « croisement » de divers talents : de grands airs italiens, cinq solistes instrumentistes, une écuyère… et un cheval ! De la haute voltige dans tous les sens du terme, qui nous a plus séduits par son originalité que vraiment convaincus : trop hétéroclite malgré les déclarations d'intention ambitieuses, de Valérie Fratellini et surtout du contralto Gérard Lesne.

Trois concerts ont suivi, avec des valeurs sûres : deux soirées de musique instrumentale (2 et 14 octobre) et une rencontre instrument-voix (9 octobre). Nous n'avons pu, à notre grand regret, aller écouter . En revanche, quel régal dans les deux autres soirées !

Le mardi 2 Octobre, et ont été interprétés par des solistes de tout premier rang : au clavecin, et les deux gambistes Christophe Coin – directeur de l', et président de la Société Française de viole de gambe – et son non moins prestigieux élève Atsushi Sakaï.

Mais on peut dire que, le mardi suivant, on a atteint la perfection. La délicieuse soprano et le contre-ténor , fêtaient la fougueuse et tendre complicité de leurs 25 ans de mariage ! Belle occasion de faire un petit clin d'œil aux « duos d'amour sublimes » du répertoire. De la légèreté de Monteverdi (« Vorrei baciarti », « Je voudrais t'embrasser… mais où ? ») jusqu'à la nostalgie de l'» Inquieto mio cuore » de Steffani en passant par la plénitude du « couronnement de Poppée », et étaient accompagnés de trois instrumentistes de l'Ensemble Barcarole : Marianne Muller (viole de gambe), Lucas Guimaraes-Peres (lirone) et Brice Sailly (orgue). Une soirée italienne de « parole e querelle d'amore » – tendresse, baisers, désir, jalousie, taquineries, tourment, désespoir – que l'on a eu grand plaisir à partager.

Un seul souhait pour l'avenir : que la poignée d'irréductibles passionnés soit toujours aussi bien inspirée !

Crédit photographique : Christophe Coin © DR ; le Mythe du Centaure © Geneviève Allène-Dewulf

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