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12e édition de l’Opéra de Montréal

«Vous allez vivre cet après-midi un moment de magie : la 12e édition de l'Opéra de Montréal, notre grande fête lyrique annuelle» annonçait dans sa brève allocution, le directeur artistique .

Ce Gala était à l'image de tous les galas réussis : festif. Il n'y manquait rien, pas même la note de folie qui fait chavirer le public. À la toute fin, le Brindisi traditionnel, et des confettis de faux flocons de neige pendant le White Christmas présageaient de la tempête de neige qui allait s'abattre sur la ville quelques heures plus tard ! Au menu : des belles voix, des découvertes autant chez les hommes que chez les femmes, tous venus donner du plaisir dans une salle archicomble. Un Gala-bénéfice d'une durée de plus de trois heures, sans temps mort. La note nostalgique était donnée cette année par Janine Lachance, pianiste-accompagnatrice renommée, intronisée au Panthéon canadien de l'Art lyrique.

Il serait fastidieux de passer en revue la prestation de tous les chanteurs, dix-neuf au total, dans des répertoires connus du public, où tout naturellement, les airs de Verdi ont la plus belle part. Parmi les femmes, signalons d'emblée l'américaine , très belle femme, une valeur sûre parmi les sopranos verdiens. Son interprétation sensible du Trovatore, «Ecco la torre…D'amor sull'ali rosee…», d'un dramatisme étonnant aux aigus bien appuyés force l'admiration, ainsi que le duo «Mira de acerbe lagrime…» avec le baryton Michael Corvino. Elle revint dans l'air «La vergine degli angeli…» de la Forza del destino, accompagnée du chœur de l'Opéra de Montréal. Autre étonnante surprise, la canadienne Othalie Graham, une autre grande voix, campe une Turandot autoritaire et hautaine, «In questa reggia» elle en a le caractère et l'ampleur. Accompagnée par le chœur de l'OdM, on regrette seulement l'absence d'un ténor qui aurait donné toute la dimension de cet air. Encore faudrait-il signaler les sopranos , dans l'air de Mignon, «Je suis Titania, la blonde» d'une virtuosité exemplaire décrochant des aigus stratosphériques et Marianne Fiset, lauréate du prestigieux Premier Prix au Concours de Chant de Montréal. Voix charmante, fleurie, un «Si mi chiamano Mimi» tout en finesse et toujours de la Bohème de Puccini, le duo avec Dinyar Vania «O soave fanciulla».

Du côté des hommes, signalons le jeune ténor mexicain Edgar Ramirez dans le lamento de Federico, «É la solita storia del pastore» tiré de l'Arlesiana de Cilea, au timbre limpide, à la voix bien éduquée. Cependant, dans le duo des Pêcheurs de perles de Bizet, «Au fond du temple saint» la voix est quelque peu en retrait face au baryton Grant Youngblood. Autre belle découverte, le téméraire Dinyar Vania qui a relevé le défi des contre-ut dans «Ah ! Mes amis, quel jour de fête» de La Fille du régiment de Donizetti. Du côté des québécois, la basse ne dépare pas en interprétant Sarastro, «O Isis und Osiris» de la Flûte enchantée de Mozart. Enfin, c'est avec bonheur que nous retrouvons , très en voix et décidément à son aise dans les vociférations de Canio. On ne pourrait passer sous silence l'excellence du Chœur de l'Opéra de Montréal. , excellent chef à l'écoute des chanteurs, fait saillir les ors de l' du Grand Montréal. Un après-midi de rêve, un cadeau des Fêtes.

Crédit photographique : © Yves Renaud

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