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Sous la félicité de Felicity : félicitations !

Après les concerts parisiens des 10, 11 et 12 octobre 2008 (lire les chroniques consacrées à l'Oslo Sinfonietta et l'Ensemble 2e2m), le festival Présences continue son périple en passant par la Bourgogne. L'ouverture dijonnaise a donc eu lieu ce vendredi 7 novembre à l'auditorium de Dijon, avant de se poursuivre dans ce même lieu les 8 et 9 novembre également.

Quatre concerts gratuits sont en effet proposés, et le premier offrait trois créations mondiales. La première, Le cimetière des enfants, pour orchestre, de a été inspirée par une partie de cimetière, à Venise, « dévolue aux enfants. Leurs photographies, figées sur les tombes, m'ont bouleversé et j'ai imaginé l'histoire de ces enfants sacrifiés, leurs rêves, leurs yeux et leur combat vain et tragique contre le destin. » confie le compositeur. L'œuvre joue beaucoup sur le registre aigu, avec les harpes et le piano (dans l'aigu) ainsi que les harmoniques des cordes auxquelles s'adjoignent les vents (flûtes, évidemment, etc.) L'ensemble donne un aspect planant, parfois angoissant qui évoque le côté évanescent de ces âmes pures. Les effets de crescendo et decrescendo sont parfaitement amenés et les percussions, avec les cloches, timbales et autres glockenspiels sont à l'honneur. A noter également l'incursion de cuivres puissants. L'œuvre, magnifiquement servie par l', sous l'énergique et sensible baguette d', obtient un franc succès. La deuxième création est une œuvre de  : Le Bestiaire, qui consiste en onze mélodies pour soprano et orchestre sur les textes de Guillaume Apollinaire. C'est ici que Dame entre en scène, radieuse et majestueuse dans sa robe brillante colorée. Se succèdent ainsi « La tortue », « le Paon », « la Chenille », « Le Dromadaire », « la Souris », « le Hibou », « la Puce », « le Chat », « la Sauterelle », « le Poulpe » et « le Cheval ». Avec une intelligence musicale indéniable et son humour caractéristique si savoureux, Dame Lott a conquis le public dijonnais venu nombreux, qui a demandé un bis. L'atmosphère sympathique des textes et les couleurs orchestrales ont contribué à la réussite de cette première partie, bien débutée également comme déjà mentionné, par la pièce de .

La troisième et dernière création de la soirée, Psukhô pour grand orchestre et installation sonore de Jean-François Laporte, offre une « rencontre entre les sonorités des nouveaux instruments de musique intitulé tu-yo et l'univers sonore de l'orchestre traditionnel. » selon l'auteur lui-même. L'ensemble fait plutôt penser à une musique de laboratoire, où la recherche sonore est la principale préoccupation, devant un discours musical dépourvu de signification. Les ultra-sons, les décibels très élevés se sont révélés assez pénibles pour les oreilles. Et ce, malgré un orchestre d'une incroyable qualité, encore une fois. Les timides applaudissements du public quand le compositeur vint saluer trancha avec l'enthousiasme révélé lors de la première partie.

Les couleurs orchestrales et le rythme dynamique du Chant du rossignol de Stravinsky conclurent ce beau concert de manière magistrale.

Merci à , à son orchestre, et à Dame , bien évidemment, pour cette soirée réussie qui dynamise un public captivé.

Crédit photographique : © Trevor Leighton

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