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Bâle-Paris, correspondance par le Grand Duché

La Salle Pleyel proposait ce soir du 11 janvier des extraits d'une Grande Duchesse de Gérolstein venue tout droit de Bâle pour les fêtes de fin d'année. Les mauvaises langues diront que les Parisiens n'ont pas été privés par la version de concert, car la mise en scène suisse aurait été particulièrement chahutée.

a en effet imaginé de faire périr les soldats, c'est-à-dire l'orchestre, lors de la guerre qui se déroule pendant l'entracte, la dernière partie étant de ce fait accompagnée par le piano seul. De même, les coupures ne sont pas si frustrantes, les deux heures de musique permettent d'entendre les meilleurs morceaux de l'ouvrage. Ce qui est plus ennuyeux en revanche, c'est de disposer d'une troupe de chanteurs, chœur y compris, s'exprimant dans un dialecte bizarre, qui sonne comme du français, mais dont on ne comprend pas un traître mot !

Car, même si cette production est un écrin pour , on aurait quand même pu trouver environnement plus valeureux. est une Wanda stridente, montre une voix usée jusqu'à la corde, incapable de venir à bout des couplets du général Boum, qui sont pourtant un des meilleurs moments de la partition. Il forme avec et un trio de conspirateurs pâteux et sans entrain. Seul le Reinhardt tire son épingle du jeu, grâce à son joli timbre. Il parait cependant victime de l'acoustique de la Salle Pleyel, sa voix sonnant étrangement étouffée de temps à autres. Et la diva ? Comme ses collègues, elle ne soigne pas assez sa prononciation. Mais elle possède le chic et l'abattage du rôle-titre, et compose une Grande Duchesse pleine de panache.

Pour insuffler un peu de vie, les protagonistes ont revêtu les costumes de la production bâloise, et se meuvent sur le devant de la scène, aidés de quelques accessoires. Mais pourquoi dans ce cas le deuxième acte est-il chanté avec partition ? , habillé en officier de cavalerie, dit avec beaucoup de verve les textes de liaison remplaçant les coupures, bien que quelques dialogues aient été conservés… en allemand ! Le chef participe également avec humour à certains jeux de scène, qui créent une ambiance bon enfant. Nous lui devons de toute façon le meilleur de la soirée, grâce à une direction dynamique et précise, et un Kammerorchesterbasel coloré et nuancé.

Crédit photographique : © DR

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