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Histoires de démons

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Le Berlin se fait plutôt rare en France. Derrière ce nom peu usuel se cache un ensemble de solistes issus de l'Orchestre Philharmonique de Berlin, créé en 1983, rendant hommage ainsi à l'architecte Hans Scharoun, créateur du bâtiment qui accueille ce célèbre orchestre. Formation à géométrie variable, cet ensemble se consacre aussi bien aux grandes pages de la musique de chambre qu'à des œuvres plus rares ou aux effectifs disparates, avec un respect pour le public rarement constaté jusqu'alors.

Un respect mis en application lors de cette soirée. Un souci technique retardant la soirée, le quatuor à cordes et le clarinettiste de l'ensemble, pour faire patienter le public, a choisi d'exécuter le premier mouvement du Quintette avec clarinette de Brahms. Un rare exemple de professionnalisme et de générosité. Place ensuite au programme de la soirée.

Der Dämon est une œuvre du jeune , musique de scène pour un ballet créé juste après la Première Guerre Mondiale, il témoigne de l'influence d'. Partition motoriste, qui fourmille d'à-coups rythmiques, c'est une belle découverte d'un compositeur peu goûté en France. L'interprétation en est évidemment optimale, le public est mis dans des conditions idéales de découverte. Les histoires de démons suivent avec L'Histoire du soldat d', toujours jouée sans chef. La partition est redoutable, on peut sentir parfois un rubato involontaire dans la mise en place, mais l'œuvre, souvent donnée à Paris ces dernières années, trouve ici une de ses interprétations les plus accomplies. La meilleure surprise de la soirée fut la récitante. Souvent les comédiens, alliés aux musiciens, se sentent perdus, en témoignent les piètres performances de Gérard Depardieu dans Hàry Jànos, Samy Frey dans cette même Histoire du soldat ou Isabelle Huppert dans Le Martyre de Saint-Sébastien. , à qui on doit la mise en scène de Véronique au Châtelet, sait réagir en musicienne. Enfin les passages en parlé-rythmé sont faits comme indiqués dans la partition. Le texte de Charles-Ferdinand Ramuz prend toute sa saveur de conte populaire. Vite, un enregistrement avec les mêmes interprètes !

Crédit photographique : © Georges Biard

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