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Un Messie inégal par Le Concert Spirituel

Le livret de qui s'inspire de textes bibliques a beau retracer les différentes étapes de la vie de Jésus, de la Nativité à la Résurrection, Le Messie est traditionnellement donné en période de Carême. Composé en trois semaines (!), le succès du plus célèbre oratorio de Haendel ne se dément pas, comme en témoigne le public venu nombreux écouter .

Le plateau artistique était sur le papier particulièrement alléchant (les solistes féminines notamment), le résultat s'avère inégal. Avec une gestique ample, insuffle à ses troupes du Concert Spirituel beaucoup de dynamisme, dans des tempos assez vifs. L'orchestre n'est pas toujours irréprochable (la trompette solo dans l'air The trumpet shall sound !), mais malgré l'effectif réduit (dix-huit cordes, six bois, deux cuivres, timbales, clavecin et orgue), la formation sonne plutôt bien dans cette grande salle de concert. L'orchestre ne couvre pas par ailleurs les voix et bénéficie d'un premier violon de luxe en la personne d'. Le chœur du Concert Spirituel, également en effectif restreint (neuf sopranos, six altos, ici des hautes-contre, six ténors et six basses) est particulièrement sollicité dans cet oratorio (vingt chœurs) et convainc par son homogénéité, tour à tour majestueux, léger, souple (And He shall purify, For unto us a Child is born, His yoke is easy, All we like sheep, Lift up your heads, Hallelujah) mais aussi plus recueilli (Since my man came death). Le quatuor de solistes, lui, suscite des réserves. Le ténor Andrew Tortise est un peu léger (Comfort ye, my people et l'air Ev'ry valley shall be exalted), la soprano , malgré un joli timbre, semble toujours dans la retenue (Rejoice greatly), et son duo avec la contralto Sarah Mingardo (He shall feed His flock) est pressé, ne respire pas. Cette dernière impressionne toujours par son timbre grave si particulier, et elle interprète avec beaucoup de pudeur et de sobriété son fameux air He was despised mais la voix manque de projection. Ce n'est pas le cas du baryton-basse , particulièrement expressif et à l'aise dans ses grands airs The people that walked in darkness, Why do the nations et The trumpet shall sound, et seul soliste vraiment convaincant ce soir.

Crédit photographique : © Eric Manas

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