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Die Schuler der Frauen de Rolf Liebermann, Molière chanté en allemand

chanté, et en allemand ! – dont nous fêtons le centenaire de la naissance – et Heinrich Strobel, plutôt que de traduire simplement, ont préféré rendre hommage au plus connu des écrivains de notre langue.

Dans cette Ecole des femmes, pardon, Schule der Frauen, est en scène et commente l'adaptation de son œuvre jusqu'à y prendre part (car le chanteur prévu pour le rôle d'Alain est absent). Les répliques cultes sont enlevées. Ainsi «le petit chat» n'est pas mort, c'est l'âne gris de la voisine qui a pris sa place, et ainsi de suite.

La mise en scène d'Eric Genovèse, un habitué de puisqu'il est membre de la Comédie française, n'est ni décapante ni traditionnaliste mais… théâtrale, au sens premier du terme. Décors sobres, lumières finement dosées, costumes stylisés de la petite bourgeoisie provinciale de la fin du XIXe et des déplacements toujours maîtrisés, dosés, chaque geste a un sens, rien sur scène n'est laissé au hasard. Enfin du théâtre à l'opéra – et pour un tel titre, c'eut été la moindre des choses.

Point de vue plateau, même ravissement. – remplaçant de dernière minute pour les dernières représentations de la très mitigée Carmen qui a ouvert la saison bordelaise – tient la scène dans le difficile triple rôle de Molière, Alain et Henry, le Deus ex machina de cette Ecole des femmes. est un vieux barbon désopilant et bien chantant, prête sa voix acidulée aux vocalises d'Agnès, Sophie Pondjicklis et excellent dans leurs rôles respectifs de comprimarii. Mais mentionnons spécialement , ténor aux aigus faciles et à l'émission vocale sonore, que nous espérons réécouter dans d'autres répertoires.

Enfin l'Orchestre national de Bordeaux-Aquitaine défend cette partition sous la direction ferme et attentive de . L'écriture de Liebermann, si elle n'est pas d'une farouche modernité – voire carrément néoclassique – est très exigeante pour ses interprètes. L'orchestration, par l'absence de doublures, en est ascétique, et l'écriture presque exclusivement contrapuntique, allant jusqu'à une immense fugue finale. Le divertissement porté à sa plus haute exigence.

Crédit photographique : (Molière) ; Sophie Pondjicklis (Georgette), Michael Smallwood (Horace), (Henry), (Oronte), (Agnès) & (Arnolphe) © Frédéric Desmesure

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