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Jos van Immerseel au festival de Saint-Denis

Cela fait déjà un moment que l'initiative et la contribution apportées par les « baroqueux » donne l'exemple aux musiques d'autres périodes, à commencer par celle du premier romantisme. De nombreux orchestres aux instruments d'époque se créent, mais notre Brugge fait partie de la première génération, puisqu'il a été fondé en 1987, par le claveciniste , originaire d'Anvers.

Plus discret à Paris que l'Orchestra of the Age of Enlightenment (avec Simon Rattle entre autres) ou l'Orchestre Révolutionnaire et Romantique (avec John Eliot Gardiner), il n'en est pas moins percutant et « révolutionnaire ».

Ce soir-là, sous la nef de la Basilique, l'orchestre belge et son chef nous proposaient deux grandes symphonies de la période « héroïque » de Beethoven, avec un orchestre dont les cinq parties de cordes se répartissaient sur à peine vingt instruments.

L'interprétation est si réfléchie, avec la grande fidélité stylistique de l'époque, que l'on découvre avec joie un Beethoven plus intime, proche des sonorités baroques, malgré la violence et l'étendue musicale engendrées par sa pensée visionnaire. Cet aspect, à première vue contradictoire, est magnifiquement maîtrisé par les musiciens et devient une évidence sous la baguette d'Immerseel. Dans les deux mouvements extrêmes de la Troisième Symphonie, on décèle une légèreté immuable presque mozartienne ; la « Marche funèbre » est grave, bien sûr, mais sans être pesante. Quant à la Symphonie Pastorale, le caractère bucolique de chaque mouvement semble mieux rendu sur les instruments d'époque que sur les modernes, d'autant qu'ils donnent une sonorité incontestablement rustique.

Outre l'intégrale des Symphonies du compositeur qu'ils ont enregistrée en 2007 chez Zig-zag territoires (coffret de 6 CD), nous espérons avoir davantage d'occasions d'entendre cet excellent orchestre en concert.

Crédit photographique : © Alex Vanhee

 

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