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Intégrale Debussy à Lyon

Naxos remet en coffret premium son intégrale des œuvres orchestrales et de certaines transcriptions de par et l'. Il faut parler d'édition premium car Naxos complète les disques parus individuellement par une orchestration du cycle complet des Préludes (Selon ).  Qui plus est le box est esthétiquement assez réussi et tranche avec le design fonctionnel, mais minimal, des disques Naxos.

Sur le marché discographique, l'opportunité offerte par le label de Hong Kong,  n'a pas d'équivalent car elle adjoint toutes les partitions du compositeur, y compris celles considérées comme mineures. Pourtant le terme d'intégrale semble quelque peu galvaudé car il manque curieusement  La Damoiselle Elue, certes l'œuvre n'est pas symphonique car elle nécessite une soliste vocale et un chœur, mais les Nocturnes (présents dans cette intégrale) requièrent également un chœur ! Quant au Martyre de Saint-Sébastien, il est limité à ses parties orchestrales à l'image de la cantate l'Enfant Prodigue réduite à son « Cortège et air de danse ». Pelléas et Mélisande est bien représenté, mais à travers la suite symphonique concoctée par .

Au niveau interprétatif, la parution séparée de ces disques, à l'exception de deux volumes (lire ici et ici les critiques), n'avait pas  soulevé notre enthousiasme. L'écoute  suivie de cette somme est assez cruelle pour l'. Ses cordes sonnent avec aigreur et l'on cherche en vain une  homogénéité entre les pupitres lyonnais. Les vents s'en sortent mieux et  font honneur à l'école française, mais techniquement, on est très très très loin des critères internationaux ! Une petite comparaison avec des orchestres outsiders comme ceux de Sao Paulo au Brésil ou de Bergen en Norvège, montrent le fossé sidérant qui sépare Lyon du reste du monde.

Quant à , chef pourtant indéniablement compétent, il peine à se fondre dans le style de Debussy. Globalement sa  vision se veut analytique avec des pupitres cernés individuellement, mais on attend en vain une logique globale et surtout un sens de la progression  narrative et des gradations. Le chef apparaît même parfois complètement perdu stylistiquement et incapable de fédérer ses troupes comme dans une La Mer ou la suite Printemps, où le trait s'avère épais au possible. On peut également pointer de sérieux problèmes de balance comme dans les Children's Corner.

Evidemment, ce coffret, si l'on en reste à une analyse éditoriale reste, quelque part indispensable, aux fans du compositeur pour la rareté des orchestrations. Mais, techniquement, et dans les grandes partitions, l'orchestre de Lyon est trop distancé pour recommander ces disques, vendus heureusement à prix amical !

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