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Un Così fan tutte qui tient ses promesses

Dans le cadre de la deuxième édition du Festival Mozart proposé par le Théâtre des Champs-Élysées et dont la direction artistique a été confiée par à , ce dernier présente une production scénique de Così fan tutte dans une mise en scène qu'on avait déjà eu l'occasion de voir dans cette même salle en novembre 2008, celle d'Eric Génovèse.

Le sociétaire de la Comédie Française propose une lecture classique de l'opéra, très premier degré, avec un décor aux couleurs pastel, simple mais ingénieux, et des costumes XVIIIe. C'est néanmoins du côté de l'orchestre et de son chef que vient la grande satisfaction de la soirée. , qui n'en n'est pas à son coup d'essai dans ce dernier volet de la trilogie Mozart/da Ponte (à Beaune puis au Théâtre des Champs-Élysées en version de concert en 2009, au Staatsoper de Vienne en 2011…) impressionne par la maîtrise, l'élégance, la finesse de sa direction, le soin porté à l'accompagnement des chanteurs, même si ces derniers semblent parfois bousculés par les tempos soutenus, en particulier dans l'ensemble refermant le premier acte. En fosse, excepté les défaillances regrettables des cors dans l'air périlleux « Per pietà » de Fiordiligi, Le Cercle de l'Harmonie sonne magnifiquement (les bois !).

Le plateau vocal réuni pour cette série de représentations fait la part belle à de jeunes chanteurs, essentiellement venus de la sphère baroque. Cette distribution très équilibrée, évoluant plutôt bien sur scène, convainc plus dans les airs que dans les ensembles. Au registre des satisfactions, la Despina de , amusante et espiègle à souhait. incarne une Fiordiligi de bonne tenue, mais les graves dans « Come scoglio » sont un peu justes. La Dorabella de appelle des compliments, tout comme le Don Alfonso de , habitué du rôle. Les deux fiancés suscitent par contre un avis plus nuancé, en particulier , Ferrando, donc la palette de couleurs vocales semble ici limitée au profit d'un chant tout en puissance.
Une production qui confirme une fois de plus les affinités évidentes de avec le langage mozartien.

Crédit photographique : Jérémie Rhorer © Yannick Coupannec

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