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Stéphane Denève, moine et voyou

Après avoir revisité les œuvres orchestrales de Debussy (Chandos) et Roussel  (Naxos), s'attaque à avec son nouvel orchestre de la radio de Stuttgart. Le programme mixe les deux aspects de Poulenc, le moine et le voyou à travers une confrontation entre le Stabat Mater et le ballet les Biches, donné dans sa version originale avec chœur.

Stylistiquement on ne peut qu'admirer le talent  du chef à inculquer à ses musiciens allemands le style français. L'orchestre sonne avec légèreté et dynamique sous cette battue qui fait claquer les rythmes.  Rarement jouées dans leur version originale, les Biches, connaissent ici un aboutissement interprétatif. allie la beauté chorégraphique du geste et l'élan coquin et narquois de cette musique endiablée. La précision des musiciens germaniques fait oublier les autres tentatives discographiques dépassées techniquement (Igor Markevitch à Monte-Carlo)  ou égarées au niveau du style (Semyon Bychkov à Paris).

Dans le Stabat Mater, la concurrence est plus rude, mais sait trouver le ton juste avec une piété simple et pudique. La prestation des forces chorales de Stuttgart, mondialement réputées, est tout simplement à marquer d'une pierre blanche.  Il en va de même pour la performance de la soprano .  On se situe aux sommets de la discographie aux côtés de Richard Hickox (Virgin) ou Serge Baudo (Harmonia Mundi).

Les disques symphoniques consacrés à Poulenc sont trop rares pour ne pas bouder notre grande satisfaction à l'écoute de ce disque qui marque la discographie et qui témoigne du parcours discographique sans faute du chef français.

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