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Yutaka Sado, Verdi et Paris

L'année Verdi n'a pas (encore) permis aux salles parisiennes de présenter des raretés du Maître de Bussetto. En dehors de l'avalanche de Requiems et autres choeurs d'opéras, on cherche encore l'ultime chef d'oeuvre, les Quattro Pezzi Sacri, la Missa di Gloria de jeunesse ou la première version du Libera me (de la Messa per Rossini).

C'est néanmoins par un programme composite, mêlant à Verdi Ibert et Rachmaninov, avec le pianiste-star que l' rend hommage au compositeur de La Traviata. Le Divertissement pour orchestre de chambre de en ouverture se perd un peu dans la vaste conque de Pleyel. , ici en plein dans son répertoire, se perd pourtant dans des tempi trop rapides, privant l'oeuvre de son humour. Or sans la dérision nécessaire cette oeuvre tombe à plat.

La Rhapsodie sur un thème de Paganini est un des chevaux de bataille de tout pianiste désireux de montrer sa virtuosité. Evidemment avec le risque d'être déçu est quasi nul. Là encore les tempi se bousculent, l'oeuvre de respire guère, même dans ses variations les plus lentes. Orchestre et pianiste maîtrisent leur art et malgré la vitesse effrénée jamais l'un ne court derrière l'autre. En bis, une reprise de la variation XVIII (Adagio cantabile) cette fois plus calme – et pleinement réussie – et le Prélude n°5 en sol mineur op.23, virtuose à souhait.

Enfin vint Verdi. L'écriture chorale lyrique est-elle soluble dans un choeur amateur, fut-il de haut niveau ? Quand Verdi compose son Requiem ou ses Quattro Pezzi Sacri, prévus pour un vaste ensemble, son écriture n'est pas la même que celle pour les opéras – prévus tout au plus pour une quarantaine de chanteurs professionnels. Le Choeur de l', très bien préparé par Lionel Sow, ne démérite pas mais manque de mordant et de précisions dans ces extraits d'opéras à l'écriture virtuose. , que l'on ne connaissait pas dans ce répertoire, se surpasse. L'orchestre, bien que toujours très lyrique, ne s'épanche jamais et ne couvre pas le choeur, l'ensemble chante et respire, loin de la course à la vitesse de la première partie. Avec en bis toute la scène triomphale d'Aida, on en redemande encore.

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