- ResMusica - https://www.resmusica.com -

Elias clôt le 46e Festival de Saint-Denis

Deux fois Elias, un monument tout indiqué pour conclure l'un des festivals les plus durables et les plus populaires. Le Chœur de Radio-France n'a pas oublié l'œuvre qu'il réussissait en 2009. Et le halo de la Basilique lui est plutôt favorable. La diction est toujours bonne, l'étoffe belle à défaut d'être transparente. Seul le si joli psaume (« Denn er hat seinen Engeln befohlen über dich ») semble alourdi par l'utilisation d'un demi-chœur au lieu de huit chanteurs.

Les solistes sont flattés à leur tour par l'ampleur du lieu. se montre royal en Elias : la tessiture est dominée (il chante la basse des ensembles alors que c'est indubitablement un baryton), la voix assez légère est très bien projetée, le chant rigoureux. Et surtout, tel Jochanaan dans Salomé, il brûle d'une ardeur presque fanatique. Convaincre par le verbe et la foi, voilà l'essentiel pour un prophète… est aussi impressionnante en alto recueilli qu'en Jézabel vipérine. Un peu moins d'excellence pour et , le premier trop raide, la seconde au contraire presque extravagante.

Tout au long de ces deux heures sans entracte, embrase ses troupes. Le drame sacré se déroule sans retombée de tension. Les effets de contraste et de masse compensent une certaine épaisseur de la polyphonie dans les grandes pièces chorales. Le chef s'attarde parfois pour faire ressortir un détail intéressant ou un point de l'action. Mais l'impression globale est celle d'un mouvement puissant et continu. On ne distingue pas toujours suffisamment l'Orchestre national qui semble en forme. En somme, une très bonne soirée.

(Visited 488 times, 1 visits today)