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Un ultime témoignage de l’inoubliable Schubert de Claudio Abbado

Nous n'effacerons jamais de notre esprit le terrifiant et admirable combat de contre la mort annoncée et menaçante, un combat presque sans pause, sûrement sans espoir quant à l'issue finale.

Si son dernier disque consacré à la Symphonie n° 9 d'Anton Bruckner (DG) avec l'Orchestre du Festival de Lucerne a gravi tous les sommets discographiques existants, son interprétation de la Symphonie n° 9 dite « La Grande » de , en septembre 2011 à la tête de l'Orchestre Mozart, nous plonge dans une lecture palpitante et mesurée, grave et jaillissante, sublime et constamment à dimension humaine.

A n'en point douter, son douloureux et courageux parcours personnel illumine ce chef-d'œuvre intemporel où alternent le fruité des timbres, les nuances contenues des tempos, la gravité impressionnante de certaines pages et l'imposante humanité d'autres sections.

Tout au long de son éblouissant itinéraire, aura servi cette partition composée par Schubert en 1825-1826, deux ans seulement avant sa disparition prématurée. Son enregistrement plus ancien avec le , par exemple, en témoigne. L'étirement magique et la langueur voluptueuse des thèmes, leurs divines répétitions devaient créer une résonance extra-ordinaire chez le chef italien.

L'écoute, profondément émouvante, nous impose la perception de la proximité complexe de la vie et de la mort, du présent et du néant ; et ce, aussi bien dans l' « Andante-Allegro ma non troppo » du premier mouvement que dans les trois suivants, riches d'un mixte divin de lenteur délectable et d'énergie continue. On sait quel plaisir (peu médiatique) prenait le maestro à faire de la musique, celle qu'il aimait et révérait, en compagnie de « ses » orchestres, qu'il affectionnait tant. En voici une illustration irréfutable.

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