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Vox Luminis enfin dans des cantates de Bach

Grosse actualité discographique pour en 2016 après la sortie à l'été des Requiems de Kerll et Fux chez Ricercar. C'est cette fois sous étiquette Alpha qu'est publié ce bouquet de cantates de jeunesse de Johann Sebastian Bach, prolongement logique pour un ensemble s'étant notamment distingué dans les motets de trois des ancêtres du Cantor de Leipzig, mais aussi dans la musique de Scheidt ou de Schütz.

La formation de , ici vocale et instrumentale, aborde donc quatre cantates sacrées du compositeur allemand dont la datation s'étale de 1707 à 1714, un programme au minutage particulièrement généreux. Les œuvres sont très célèbres, multi-enregistrées, et proposées ici dans des versions chambristes, essentiellement à deux voix par partie, les airs, da capo uniquement dans la cantate BWV 12, étant interprétés par des membres de l'ensemble vocal, avec un effectif instrumental lui-aussi très réduit. L'option fonctionne bien dans ce répertoire intimiste hérité de Schütz, Buxtehude et Pachelbel, les cantates BWV 106, 150 et 131 faisant parties des toutes premières cantates composées par Bach, il a alors vingt-deux ans. Le climat de recueillement, méditation sur la mort (BWV 106, dite Actus Tragicus), de pénitence (BWV 131), de tristesse, peine (BWV 150, BWV 12) mais également d'espoir est bien rendu par l'ensemble rompu à la rhétorique baroque, aussi bien dans le style que dans l'expression. Le soin porté à la réalisation, la lisibilité du contrepoint, les tempi jamais précipités, doublé d'une belle prise de son, proche, claire, rendent la parution des plus intéressantes dans cette esthétique chambriste déjà explorée avec succès par d'autres formations. À noter dans cette nouvelle publication de la présence de successivement à la flûte à bec (BWV 106) et comme basse, parfois soliste (BWV 150) dans les autres cantates, outre naturellement la direction de l'ensemble.

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