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Leonardo García Alarcón à Ambronay avec l’Orfeo de Monteverdi

et sa ont magnifiquement ouvert la 38e édition du Festival d'Ambronay avec L'Orfeo de . Trois semaines de plaisirs musicaux attendent un public fidèle, à suivre sur ResMusica.

En cette année 2017, on fête, à Ambronay aussi, le 450e anniversaire de Monteverdi. Et ce, grâce à . Dès l'enfance, en Argentine, il a entendu des extraits des Vêpres de la Vierge par Michel Corboz, le chef suisse avec lequel il a travaillé plus tard. Puis, comme il le dit lui-même, c'est le coup de foudre pour Monteverdi lors de cette rencontre avec René Jacobs qui, en 1995, a dirigé Le couronnement de Poppée au Théâtre Colón de Buenos Aires. Depuis, et font (très) bon ménage. Le Festival d'Ambronay accueille pour cette édition la 16e représentation de la tournée européenne de la avec cet Orfeo, célébrissime premier opéra du répertoire.

Une interprétation fusionnelle

Leonardo García Alarcón a su communiquer à ses interprètes, solistes, chœur et orchestre sa vision très affective de L'Orfeo. Toutes les émotions, tous les sentiments sont exprimés d'une manière claire, sans excès. Il est vrai que jouer cette œuvre dans une église nécessite un jeu d'acteurs raisonnable. Qu'il s'agisse de , de ou des autres solistes, tous ajoutent à leur voix une gestuelle qui souligne le texte. À cela s'ajoute une petite touche de mise en scène : les costumes, classiques, des artistes s'assombrissent pour la seconde partie lors de la descente aux enfers et la mort d'Eurydice, et s'éclairent à nouveau pour le chœur final des nymphes et des bergers.

La voix de , bien timbrée, donne sa pleine mesure dans le rôle d'Orphée. Sa présence en scène est fascinante. Quelle tension dramatique lors de l'annonce de la mort d'Eurydice : « Tu es morte, ma vie, et je respire encore ? » ! Du vrai opéra ! joue un Caronte inquiétant. Quant à , elle est déchirante : « La tombe s'ouvre, je t'annonce ma mort ». chante d'une voix aigrelette un esprit. Un peu d'humour dans cette ambiance tragique… Tous les solistes sont dans l'esprit insufflé par Leonardo García Alarcón. Incarnant nymphes et bergers, le intervient avec la même qualité d'interprétation, et la est attentive aux nuances de son chef.

La perfection n'est pas de ce monde mais débuter le Festival d'Ambronay par cet Orfeo magnifique donne une sérieuse envie de revenir. S'il en fallait une preuve, ce sont les sept minutes d'applaudissements des festivaliers enthousiasmés par cet Orfeo et ses interprètes. Vous avez dit Ambronay ou… Mantoue ?

Crédits photographiques : Leonardo Garcia Alarcon © Jean-Noël Démard ; Orfeo 1 © Bertrand Pichene

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