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Scriabine par Vasily Petrenko et l’Orchestre Philharmonique d’Oslo

Troisième volet d'une intégrale  par , débutée par les Symphonies n° 3 et 4 fin 2015, puis poursuivie par la Symphonie n° 2 associée au Concerto pour piano, ce nouvel album retrouve le pianiste , cette fois dans Prometheus, couplé avec une Symphonie n° 1 délicate, à l'image du jeu du chef russe.

Découvert au CD par des symphonies de Chostakovitch renouvelées dans leur russité grâce à un jeu léger bien qu'emprunt de tradition, s'attaque maintenant pour Lawo Classics à l'intégrale des symphonies d', encore trop peu connues en Europe.

Le deuxième volume avait moyennement convaincu et le roisième trouve les mêmes qualités et faiblesses, car si le jeu est soutenu et que l'Orchestre Philharmonique d'Oslo se montre impeccable dans sa matière sonore, notamment celle des cordes, difficile de ressentir ici dès le Lento de la Symphonie n° 1 opus 26 plus qu'une belle interprétation, sans jamais atteindre la nostalgique sérénité d'un , ni l'ampleur du maître .

Dans le détail, le premier mouvement se montre doux et lyrique en même temps qu'il prend le temps de se développer, avec une superbe première clarinette et un son de cordes typique des formations du nord de l'Europe. Le second, Allegro dramatico se dynamise sans non plus offrir toute la matière disponible dans cette partie. Retour ensuite à un Lento aussi lyrique que le premier, avant deux mouvements plus vifs et l'Andante final, porté encore par la qualité des bois, et par l'apparition des voix. La mezzo-soprano est exactement ce que l'on aime des voix russes emportées vers une superbe couleur dans le bas du spectre, tandis que le ténor Alexey Dolgov présente lui aussi un timbre indubitablement slave.

A cette première symphonie est couplé la dernière, Prometheus, Le Poème de Feu, op. 60, ici justement d'abord appelé « Symphonie n° 5 », titre que certains chefs préfèrent occulter. L'atmosphère se noircit évidemment par rapport à l'œuvre précédente, mais cette fois, le résultat, malgré là encore une impeccable petite harmonie, ne parvient définitivement pas à passionner par un manque d'aspérité et de tension, non créées par un chef toujours concentré mais jamais à même de s'enfoncer véritablement dans les gouffres de cette partition. accompagne cette œuvre par son jeu russe très identifiable à la façon dont les notes sont appuyées, sans jamais être martelées caricaturalement. Les couleurs jazzy (3′) se montrent parfaitement gérées, mais jamais l'ouvrage ne s'enflamme tout à fait, laissant cette proposition loin derrière celles des chefs précités pour la symphonie.

 

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