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Jodie Devos chez Offenbach : charme, verve et virtuosité

Depuis quelques années, la soprano belge compte parmi les jeunes talents à suivre (Jeune artiste ICMA 2015). Son premier album, réalisé en partenariat avec le Palazzetto Bru Zane, confirme tous les espoirs – malgré un programme manquant de variété.

Cette voix capte l'attention immédiatement. Un soprano colorature au timbre gracieux, aux vocalises sans failles et au suraigu ébouriffant. Mais n'est pas qu'une virtuose hors normes. Dotée d'un médium étonnamment ample, elle est aussi capable de beaux élans lyriques. Sans parler d'une diction toujours nette même dans le haut de la tessiture – une vertu plutôt rare parmi les sopranos légers.

Était-ce pourtant une bonne idée de consacrer son premier album entièrement à  ? Certes, on y découvre des extraits jamais enregistrés – et cette musique pleine de verve et de charme va comme un gant à la pétillante soprano belge. Rien à redire également quant à la direction de , faisant scintiller de mille feux le versatile . Mais trop de champagne finit par lasser et les airs plus lyriques sont finalement trop peu nombreux pour corriger cette impression d'uniformité.

Peut-être une notice plus fournie aurait-elle pu y remédier quelque peu. Mais si le musicologue nous y informe en détail sur le soprano colorature façon Offenbach, on n'apprend strictement rien sur les œuvres dont ces airs et couplets sont extraits (dont des raretés absolues telles que Un mari à la porte, Mesdames de la Halle ou Les Bavards) ni sur les personnages qui les chantent. Qui sont ces Corilla, Rosita, Inès, Elsbeth et autre Ciboulette ? Et qu'est-ce qui les anime à s'aventurer dans les roulades les plus folles et des suraigus les plus osés ? A défaut d'un minimum d'information, elles restent pour nous des machines à vocalises. Ce que n'est certainement pas.

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