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Renaud Capuçon impose Dvořák à Clermont-Ferrand et gagne

, musicien associé à l' cette saison, substitut au célébrissime concerto de Brahms celui de Dvořák et emporte la conviction.

C'est une première partie 100% américaine que nous réserve l' avec en arrière fond une œuvre du FRAC, dispositif désormais habituel avec l'Orchestre d'Auvergne organisateur de la soirée. A la fois planante et dramatique, oscillant entre nostalgie et détresse, l'Adagio pour cordes de se révèle ce soir un peu terne lorsque se retrouve face à cet orchestre. Les intentions musicales sont un brin émoussées parce qu'assez convenues, même si le phrasé conserve bien le côté méditatif et spirituelle de la partition. Les cordes de l'orchestre, détimbrées et sans emphase, n'affirment pourtant pas la limpidité attendue dans cette célébrissime musique.

Avec Appalachian Spring d', l'ONL reste dans la même lignée que le début de la soirée : une simplicité d'écriture pour favoriser une expression ce soir quelque peu bornée. L'orchestration du chef de file de l'école américaniste est pourtant imaginative et colorée ; mais l'orchestre manque quelque peu de saveurs pour faire imaginer les grandes contrées et les sonorités lointaines typiquement américaines, nous laissant sur notre faim à la fin de cette première partie.

Changement de ton avec le violoniste , qui en raison « d'un problème médical au cours des dernières semaines », choisit de jouer le Concerto en la mineur d' au lieu du Concerto en ré majeur op. 77 de Johannes Brahms. Malgré quelques déçus dans la salle par cette nouvelle programmation, la contrariété se tait dès les premiers coups d'archet du soliste : l'assurance d'un jeu remarquable, l'intensité d'une interprétation foisonnante et constamment renouvelée, ne peuvent sans aucun doute laisser indifférent les derniers réfractaires à Dvořák. Un archet sublimement maîtrisé dans ses attaques comme dans ses tenues, et le raffinement d'un très concentré avec les yeux fermés, déploient un Allegro non troppo initial franc et d'une belle envergure. Le violoniste offre une palette de nuances riche sans toutefois oublier la délicatesse et le lyrisme requis dans une partition qui met en lumière l'expressivité de l'interprète avant la virtuosité. Le changement de programme aurait pu nous faire imaginer quelques signes de fatigue à l'Allegro giocoso mais c'est un engagement permanent que maintient Renaud Capuçon.

Crédits photographiques : © Hervé Coste

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