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Centenaire Cunningham au Théâtre de Chaillot

Le portrait consacré à par le Festival d'Automne pour le centenaire de la naissance du chorégraphe américain se poursuit cette semaine au Théâtre de Chaillot, avec Histoire sans histoires(s), un triple hommage rendu par le CCN .

La chorégraphie de Four Walls ayant été perdue, et réinventent une nouvelle pièce autour de la partition de , jouée une seule fois en 1944 dans le cadre d'une performance inaugurant l'exceptionnelle collaboration entre et . C'était alors le premier solo chorégraphié par Cunningham, alors qu'il faisait encore partie de la compagnie de . Faute de traces de ce solo, les deux directeurs du CCN revisitent le vocabulaire cunninghamien dans For Four Walls. Ils proposent aux danseurs de la compagnie un langage corporel plus fluide, plus détendu, pour une proposition chorale et virtuose, démultipliée par un jeu de miroirs. Au piano, joue le premier acte de Four Walls sur le plateau. Les lumières d'Eric Wurtz et les costumes, très décontractés, donnent une touche ultra-contemporaine à l'ensemble.


L'atmosphère est toute autre pour Fabrications, proposé en ouverture de la deuxième partie de la soirée. Comme pour Sounddance, la pièce suivante, la spatialisation du son permet d'envelopper le spectateur dans une nappe sonore qui sert de cadre onirique et concret à la chorégraphie de . Un ballet peu souvent vu en France dans lequel on retrouve les principaux mouvements du vocabulaire cunninghamien, maîtrisé et apprivoisé avec rigueur et intelligence par les danseurs du . Une belle et ample mécanique, des costumes seyants et fleuris (!) et une belle toile de fond.

Beaucoup plus rapide, la pièce Sounddance qui clôture la soirée s'inscrit dans un curieux décor de tissus dorés, drapés avec des danseurs en tenue unisexe (collant bleu ciel et tee-shirt or). Autant Fabrications était de facture classique, autant le contraste des figures et des ensembles est ici expérimental. Une sensation accentuée par le dispositif sonore, là aussi, spatialisé, qui conjugue vitesse et fugacité. La partition évoque des bruits de motos qui défilent à toute allure, des sifflets et des cris d'oiseaux. Hyper tonique, d'une énergie bluffante, cette pièce est difficile à interpréter techniquement. Les danseurs du Ballet de Lorraine y sont impressionnants, bravo ! La concurrence avec le Dutch Ballet, le et le Ballet de l'Opéra de Paris, qui se produisent la semaine prochaine, sera rude…

Crédits photographiques : © (ForFourWalls et Sounddance), © Bernard Prudhomme (Fabrications)

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