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Le chic à la française subtilement décliné par le Trio Atanassov

Trois trios pour piano, violon et violoncelle illustrent l'art hexagonal grâce au , princier dans Debussy, Ravel et Hersant. Un bonheur.

Il y a peu le Trio Zadig (Fuga Libera) et le Trio Talweig (NoMadMusic) se sont illustrés avec brio dans le Trio en la mineur que composa à Saint-Jean-de-Luz entre avril et août 1914. Ces jeunes et convaincantes formations viennent défendre avec talent un chef-d'œuvre si magnifiquement illustré par d'inoubliables devanciers comme le Beaux-Arts Trio (Philips), les associations légendaires Rubinstein-Heifetz-Piatigorsky (RCA), Noël Lee-Gendre-Bex (Jalons de la musique), Lucette Descaves et les Pasquier (Erato) et tant d'autres.

Le s'est constitué en 2007 par la rencontre au CNSM de Paris d'excellents praticiens. Sa lecture se place parmi les authentiques réussites grâce à son respect scrupuleux d'une œuvre refusant tout intellectualisme et tout pathos au profit d'influences diverses finement digérées venues de la musique basque (premier mouvement, modéré), de la poésie malaise (deuxième mouvement Patoum, assez vif), de la Passacaille (très large) et de l'art de l'appariement des sons de l'auteur (Finale, animé). Le toucher assuré et les phrasés fluides et subtils du piano de Pierre-Kaloyann Atanassov donnent le ton et inspirent l'ensemble de la formation. Les cordes de Perceval Gilles (violon) et Sarah Sultan (violoncelle) l'accompagnent avec brillance et raffinement grâce à leur jeu soigneux et leur plastique raffinée.

Contrairement au Trio de Ravel, celui de Debussy, en sol majeur, date de ses années de jeunesse (1880). Peu joué mais constituant un précieux témoignage de son talent en devenir, il compose une musique généreuse, hédoniste et parsemée de traits romantiques que le nous confie avec précision et ardeur. Sans doute palpe-t-on quelque chose du climat régnant autour de la mécène russe Nadejda von Meck, également bienfaitrice de Tchaïkovski, chez qui Debussy dispensa son savoir musical à ses enfants.

De , les Atanassov subliment le Trio Variations sur la « Sonnerie de Sainte-Geneviève-du-Mont » de Marin Marais publiée en 1723. Prenant comme point de départ les cloches de cette église, , en 1998 sur une commande de Radio France, dépasse sa source d'inspiration initiale pour élaborer une pièce personnelle enrichie de citations inspirantes et variées à leur tour, comme « La Grande Porte de Kiev » des Tableaux d'une exposition de Moussorgski, L'Arlésienne de Bizet et la Sequenza pour violon de Luciano Berio. Il nous confie une synthèse singulière et substantielle parfaitement traduite par le Trio Atanassov.

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