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Cavalleria rusticana de Mascagni par Marek Janowski

Dans ce nouvel enregistrement, signe une interprétation moyennement convaincante qui pêche par un plateau vocal inégal de Cavalleria rusticana de .

Cavalleria rusticana de , l'œuvre la plus célèbre du compositeur, est inspirée de la nouvelle ainsi intitulée de , ayant initié le vérisme en littérature. Cet opéra en un acte, créé le 17 mai 1890 à Rome, connut un succès important et une discographie de qualité. Parmi les références, on cite des versions laissées par lui-même (EMI 1940) ou par Tullio Serafin (EMI 1953, avec Maria Callas), sans oublier Karajan (DG 1965).

Dès les premières notes de l'ouverture, le geste de se pare de poésie mêlée d'ardeur. Peu à peu, en revanche, la douceur satinée des cordes de l' se voit troublée par des atmosphères empreintes d'inquiétude comme d'intensité. La catastrophe, qui ne tardera pas d'advenir, est soulignée par des contrastes de nuances dynamiques, un mouvement irrégulier, l'instabilité du tempo et le caractère turbulent de certains accents. Sous cette direction ample mais flamboyante, on distingue la plasticité du relief instrumental, notamment dans les graves, ainsi qu'un large éventail de paysages sonores aussi séduisants qu'évocateurs, dévoilant, paraît-il, toute la simplicité de cette partition. Parfois, peut-être, on aurait souhaité y percevoir un peu plus de vivacité comme de légèreté rythmique, susceptibles de nous renvoyer aux vraies musiques populaires italiennes, plus spontanées. Cependant, on passera vite sur ce menu défaut après avoir entendu le Chœur de la radio MDR de Leipzig dont le chant aérien et délicat nous rappelle, loin de la tragédie à venir, la suavité de la vie campagnarde.

Parmi les solistes, la soprano impressionne par la profondeur de sa voix comme par son expressivité aussi dramatique qu'authentique, quoique frôlant – par moments – l'excès. est doté d'un ténor puissant, mais plutôt monolithique et, par instants, forcé, dénué de consistance. Bien que son interprétation ne soit pas des plus sophistiquées techniquement, elle plaît par son côté « en chair et en os », n'atteignant pas, toutefois, le pinacle de l'art proposé par Jonas Kaufmann. Pour les autres rôles principaux, la contralto déçoit par son manque de raffinement, révélant des insuffisances dues à un vibrato excessif. Le baryton est, à son tour, un brin trop démonstratif et, simultanément, pas assez varié, en dépit de son engagement et de son timbre agréable.

En résumé, voici une lecture ne pouvant s'imposer comme une nouvelle référence, malgré ses atouts évidents, particulièrement pour ce qui est de la direction rafraîchissante de , sublimée par une prise de son riche en harmoniques et bien équilibrée.

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