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Alexandre Kantorow joue l’Égyptien avec l’ONF et Kazuki Yamada

En résidence à Radio France cette saison, interprète avec une superbe agilité le Concerto pour piano n° 5 de , accompagné par l' sous la direction de .


Sept jours après son interprétation du Concerto pour piano n°2 de Saint-Saëns, retrouve l' pour le n°5, composé tardivement à Louxor et au Caire par celui dont on commémore le centenaire de la mort cette année. Cristian Măcelaru devait diriger, mais il est remplacé par , directeur artistique de l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo et, à partir de 2023, directeur musical du Birmingham Symphony Orchestra.

Prévenu deux jours plus tôt, le chef a modifié les deux pièces autour du concerto et entre en matière avec la Danse Macabre de Saint-Saëns, plutôt qu'avec la rare Khamma de Debussy. Plus fluide que coloré et plus dynamique qu'envolé, l'orchestre, sous cette direction, met en valeur particulièrement ses individualités, à commencer par l'excellente prestation au violon solo de Sarah Nemtanu, remarquable dès le premier accord diabolique. Les xylophones aux bruits d'os de squelettes, extraits du Carnaval des Animaux, s'allient ensuite à un ensemble dont ressortent aussi les harpes et les bois.

Un court changement de plateau permet de placer au centre un Steinway & Sons quelque peu diffus dans le registre grave, sans pour autant perturber , qui déploie immédiatement son agilité dans le thème principal et les multiples variations de l'Allegro animato. Ce mouvement introductif du Concerto « Égyptien », ouvrage déjà magnifiquement enregistré par le pianiste, est accompagné par un orchestre là encore bien dynamisé, mais peu coloré par Yamada. A l'Andante, le soliste installe une belle virtuosité, toujours relativement appuyée par un toucher qui n'est pas sans rappeler les préceptes de Pierre Sancan. Son utilisation des pédales, déjà très marquée dans le Molto allegro final survolté, ressort encore plus lors du premier bis, une Ballade n° 1 en ré mineur de Brahms à laquelle le pianiste confère une vision forte. Comme second bis, la courte Canción y danza n° 6 de Mompou.

Passé l'entracte, l' retrouve la scène de l'Auditorium pour l'unique Symphonie d', écrite dans la pleine continuité de celle du maître César Franck. En seulement trois mouvements pour un peu plus de trente minutes, l'œuvre achevée et créée en 1891 débute dans un romantisme sombre, bien établi par Yamada. Les cordes s'étalent avec concentration, relevées par les parties de vents, dont se démarquent les cors et les flûtes. Puis la symphonie se développe, là encore sans traitement particulier des couleurs, mais avant tout par un habile agencement des masses, très efficace dans l'énergique finale.

Crédits photographiques : © Christophe Abramowitz

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