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Les riches heures du Festival d’orgue 2020 au Stadtcasino de Bâle

En 3 CD, le label Claves regroupe divers moments choisis du Festival d'orgue 2020 au Stadtcasino de Bâle. C'est une occasion unique de découvrir un très bel instrument de concert alors inauguré, souvent associé à d'autres musiciens au travers d'œuvres par fois peu connues et jouées par de grands interprètes.

Il est vrai que le répertoire pour orgue et orchestre se réduit souvent à deux opus emblématiques : La Symphonie n° 3 de et le Concerto pour orgue de Francis Poulenc. Certes l'œuvre de Saint-Saëns est bien présente dans ce programme, magnifiquement portée par et l'Orchestre symphonique de Bâle dirigé par , mais on découvrira également le Concerto da Requiem de , très belle œuvre mystique dans la lumineuse interprétation de sous la direction d'.

D'autres compositions marient l'orgue avec un chœur, c'est le cas de Rejoice in the lamb op. 30 de Benjamin Britten faisant appel aux Madrigalistes de Bâle sous la direction de avec à l'orgue. Plus largement, certaines musiques sortant du cadre habituel du concert classique prennent leur place ici avec bonheur. La musique traditionnelle roumaine est représentée par Samuel Freiberhaus, Taragot et Thilo Muster à l'orgue en deux morceaux contrastés de grande émotion. Astor Piazzolla dont on a commémoré en 2021 le centenaire est représenté par l'Orquesta Tipica Silencio avec un célèbre standard Milonga del Angel. Le Nikolai's Lindy Dreamband clôture ce long programme avec Spain de Chick Corea, disparu en 2021.

Entre ces plages de musiques d'ensemble autour de l'orgue s'insèrent une douzaine de pièces pour orgue seul, de tous horizons. Il est vrai que l'instrument du Stadtcasino de Bâle permet d'aborder un large répertoire. Construit en 2020 et inauguré lors de ce festival, il comporte sept plans sonores répartis sur quatre claviers et pédalier et bénéficiant des commodités électroniques les plus à la pointe. Il est l'œuvre de Orgelbau Metzler et Klahre. Une pléiade de grand organistes se succèdent au claviers au service de pièces pour la plupart originales et peu jouées, ce qui apporte un intérêt particulier à ce coffret. On citera particulièrement la Fantasia en sol majeur d', l'Ouverture de Guillaume Tell de Gioachino Rossini, la Marche impériale op. 32 d'Edwar Elgar ou le Prélude n° 6 d'.

L'acoustique du Casino de Bâle, généreuse et harmonieusement équilibrée permet à l'orgue de respirer dans un environnement propice à d'autres musiciens, chœurs ou orchestre. Le présent coffret bénéficie d'une prise de son parfaitement ajustée de la part de Jean-Claude Gaberel, spécialiste en la matière. La contribution musicale d'un tel festival est à même de fournir des idées de choix à d'autres manifestations incluant l'orgue symphonique dans ses programmes, au delà d'un répertoire trop peu ouvert en général. C'est ici un magnifique exemple de ce qui est possible.

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