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Les 18e Nuits des Musiciens, l’Olrap au Trianon

Choisi par la 18e édition du festival Les Nuits des Musiciens, l'Orchestre Lyrique Régional d'Avignon–Provence en a été le seul invité en musique classique, les deux autres concernant la chanson (la veille, Maxime Le Forestier y conviait ses amis) et le jazz (le lendemain, une soirée en l'honneur de Rhoda Scott). Ponctué de quelques œuvres où l'orchestre jouait seul, ce concert était une sorte de gala de solistes ; certains sont des professionnels chevronnés (Michelle Canniccioni, Thierry Caens et ), d'autres, à l'orée d'une carrière professionnelle qu'on souhaite fructueuse, sont des «Révélations de l'ADAMI» (, , Florent Charpentier et Debora Waldman). Mais le rôle le plus délicat de la soirée est, tout de même, celui dévolu à l'orchestre.

Il y a un an, l'OLRAP avait un pied dans la tombe, tant son déficit inquiétait. Au printemps dernier, le milieu musical français apprit, soulagé, que l'État et les trois collectivités locales (Région PACA, Conseil général du Vaucluse et Ville d'Avignon) s'étaient alliés pour aider cet orchestre à se relever. Il est vrai que le directeur musical – –, sa quarantaine de musiciens et un nouveau «patron» – Philippe Grison – s'étaient puissamment mobilisés. Ils avaient rappelé combien, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, l'OLRAP est un outil essentiel de la vie musicale régionale et combien il se passionne à toucher bien des publics que d'autres phalanges négligent de rencontrer.

Au cours de ce concert où le répertoire, pour le moins composite, requiert d'accomplir une sorte de «gymnastique de styles», l'Orchestre d'Avignon – Provence a montré de grandes qualités : constantes capacités de mobilisation et de concentration ; cordes homogènes et ductiles ; et instruments à vent fruités (chacun des soli – bois et cuivres – est excellemment tenu). Une évidente joie de jouer, tant seul qu'à accompagner des solistes, a auréolé ces belles qualités. Il est vrai que, remplaçant, au pied levé, indisposé, Jérôme Pillement a été, tout à la fois, un chef enthousiaste et un généreux Monsieur Loyal (il présentait musiques et solistes).

Côté solistes chevronnés – la place manquante pour les détailler toutes – on signalera la flamboyante interprétation que, entrelaçant expression véhémente et souplesse d'archet, donna du début du Concerto n°1 de Chostakovitch. Du côté des «jeunes pousses», à l'évidence totalement prêtes pour le métier, on distinguera surtout les deux chanteurs : en un seul air, a laissé percevoir sa forte et subtile personnalité musicale et des moyens vocaux aussi amples que maîtrisés ; et, dans ses deux airs, a touché par sa fine et limpide musicalité et par un naturel que peu de ténors possèdent.

Loin d'être une succession d'individualités, ce concert fut une véritable fête de la musique.

Crédit photographique : photo © DR

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