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Festival Enesco II : deux français en territoire autrichien

Alors que les membres du gouvernement roumain, premier soutien du Festival Enesco, se rendent régulièrement aux concerts de cette manifestation, la venue de deux jeunes solistes français jouer du Mozart avec pas moins que les Wiener Philharmoniker – tout un symbole – n'a pas le moindre du monde dérangé le service culturel de l'ambassade de France ou le Centre culturel français de Bucarest.

Pourtant la prestation de et ne méritait pas un tel mépris. Bien au contraire. Les nombreux unissons de la Sinfonia concertante de Mozart sonnent comme joués par un seul instrument, le jeu est tout à la fois solide, précis, gracieux, raffiné, puissant, … on ne sait plus quel superlatif utiliser. En accompagnateurs attentifs, l' et . Certes, ce Mozart reste à gros effectifs de cordes, mais on ne peut être que subjugué par cet orchestre. Deux jeunes français jouant Mozart avec un des meilleurs orchestres du monde, lui-même viennois, le rendez-vous ne pouvait se manquer.

Les cordes seules, en un effectif encore plus étoffé, ont littéralement « expédié » l'Intermezzo pour cordes de , tel un exercice obligé. Evidemment le son est fabuleux, et si l'œuvre n'est pas la meilleure de son compositeur, le manque d'engagement des musiciens n'était que trop perceptible. En revanche, il n'en fut pas de même dans la Symphonie n°5 d'. Outre la découverte d'une œuvre peu donnée en concert (si les symphonies n°7, 8 et 9 font une belle carrière, les six précédentes se font plus rares), et ses troupes donnent une véritable leçon d'interprétation. Cordes parfaites, pupitre de cors frôlant l'excellence, homogénéité remarquable de l'ensemble, Dvořák ainsi joué ne peut que convaincre. Et le Philharmonique de Vienne, avec une inénarrable valse de Johann Strauss donnée en bis devant un parterre de 4 000 spectateurs conquis, prouve qu'il reste – avec Berlin et le Concertgebow – la meilleure phalange orchestrale actuelle, depuis longtemps.

Crédit photographique : © Laetitia Carrette

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