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Festival Sinfonia en Périgord : Faste et intimité

Le vendredi 30 août à 14 h, notre week-end commence par l'Ensemble Résonnance constitué de deux jeunes gambistes, Victor Aragon et Paul Marcos Vicens, avec des œuvres de Sainte-Colombe.

A 17 h, au Centre de la Communication, interprète quelques Préludes et Fugues extraits du premier livre du Clavier bien tempéré de J.-S. Bach. Une salle idéale pour une petite formation : on entend toutes les notes jusqu'au moindre détail, ce qui permet au claveciniste de faire ressortir toutes les subtilités de l'écriture du maître ; il a d'ailleurs choisi les tonalités les mieux adaptées aux conditions, ut majeur, mi bémol mineur, fa majeur, sol mineur, si mineur, etc.

A 21 h au Nouveau Théâtre, les solistes du Cercle de l'Harmonie dirigés par donnent en version de concert Atys de (1728-1800). Sa musique très mozartienne, dans le prolongement ultime de la période baroque, est exécutée par une petite formation pour sa partie orchestrale, l'accent étant mis sur le chant. Parmi les quatre chanteurs, soulignons l'excellent sens de la prosodie de (Cybèle), sans parler de la qualité dramatique de sa voix ; ces ponts forts se retrouvent également chez (Coelenus), auquel le rôle va comme un gant. Si Chantal Santon (Sangaride) semble timide au début, elle regagne progressivement une expression plus libre pour notre plus grand plaisir. Philippe Talbot (Atys) montre tantôt une très belle envolée vocale, tantôt des faiblesses, sans que sa technique et son expression dénotent une stabilité certaine.

Le samedi 31 août, les Sonates pour violon et clavecin de J.-S. Bach par Denis Chevallier au clavecin et Arthur Beck au violon. La partie obligée de clavecin devait permettre une fantaisie virtuose aux deux instrumentistes mais le concert sous une tente avec les bruits de la ville et le vent ne le leur ont hélas pas permis.

A 17 h, la soprano et l'Ensemble Deux Violes Esgales ( et aux violes de gambe et au théorbe) nous amènent dans un salon d'un palais royal (en l'occurrence Grand Salon de la Préfecture), avec des poèmes récités de Philippe Quinault, Michel Lambert, Antoinette des Houlières, , agrémentés d'airs instrumentaux (, Charles Hurel…) et chantés (essentiellement de Lully). Si au début du spectacle, le thème de la nuit pèse quelque peu, tout s'éclaircit par la suite et les récits et les airs s'enchainent merveilleusement. L'émotion véhiculée par la gestuelle et le ton adoptés par la chanteuse est sans équivoque – il faut préciser que c'est une comédienne de grand talent – et cela nous fait plonger complètement dans l'expression baroque du temps du grand Louis. Soutenue par trois instrumentistes d'exception, elle recueille un franc succès.

A 21 h pour la clôture du festival, l'Eglise de la Cité fait résonner les trois Anthem fastueux de la cour d'Angleterre par Haendel : Coronation Anthem, Chandos Anthem et Funeral Anthem for Queen Caroline. Si Le Palais royal, ensemble vocal et instrumental dirigé par doit encore affiner l'interprétation de certaines parties, les deux chanteurs solistes, la soprano et le ténor , donnent une performance de très haute qualité, tant pour la profondeur de leur voix que pour leur sens stylistique, dans une dimension digne de la fin d'une festivité.

Photos : © Arthur Forjonel ; © Paul Attali

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