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Hommage à l’un des plus grands archets du siècle, Itzhak Perlman

S'il ne joue plus aujourd'hui, se consacrant à l'enseignement, , qui fête ses soixante-dix ans, a bien été l'un des plus grands violonistes du siècle passé. DG lui rend un hommage mérité, que domine une sublime intégrale des Sonates de Beethoven avec Ashkenazy (mais le reste vaut aussi le détour!).

fête ses soixante-dix ans et ses éditeurs rendent hommage à ce géant du violon. DG tire le premier avec ce somptueux coffret de 25 CD, qui reprend exactement pochettes et couplages d'origine, d'où un minutage assez chiche.

Du catalogue Decca proviennent d'abord de pures merveilles : les Sonates de avec sont sans nul doute parmi les plus belles jamais gravées. L'entente entre les deux musiciens est parfaite et la sonorité royale de Perlman, sa virtuosité éblouissante et surtout sa musicalité font de ces Sonates tellement enregistrées les plus belles du disque, malgré un piano parfois caverneux, comme souvent chez Decca dans les années 70. De la même trempe, le sublime Trio op. 40 de avec et les Sonates de César Franck et de Debussy. se joint à eux pour un Trio de Ravel tout de lyrisme et de feu. Le choix de couplages d'origine nous vaut d'ailleurs aussi une Sonate pour violoncelle de Debussy, hommage amical de Perlman à ses deux complices.

Du catalogue DG lui-même ensuite, on retient surtout l'ensemble des « grandes » Sonates de Mozart, avec cette fois , moins parfait peut-être que le sommet beethovénien mais empreint d'une humanité bouleversante. Le même Barenboim accompagne l'immense Concerto pour violon d'Elgar, émouvant hommage à la défunte Jacqueline Du pré, ainsi que, avec l', les morceaux de bravoure du répertoire français, Saint-Saëns, Lalo, Berlioz et même Wieniawsky, français de style, sinon de naissance. Plus extérieur, le récital avec orchestre accompagné par Mehta est d'une virtuosité bluffante, tandis que la Symphonie concertante et le Concertone de Mozart souffrent de cette direction peu concernée. A tout prendre l'intégrale des Concertos de Mozart avec Levine et les viennois pourra paraître un peu classique par rapport aux rivaux Kremer-Harnoncourt, autrement décoiffants, mais quel style ! Restent trois curiosités, les airs de Bach avec violon obligé chantés par , assez conventionnels, les Quatre Saisons partagées entre Stern, Mintz, Zukermann et Perlman accompagnés de nouveau par Mehta, qui hérisseront le poil des « baroqueux », et deux grands concertos (Tchaïkovski et Chostakovitch), où Perlman prend assez rudimentairement la baguette pour accompagner un plein de manières et de pâmoisons.

Qu'importe, la figure de l'un des plus grands violonistes du 20e siècle ressort avec éclat de ce coffret somptueux, en attendant celui promis par Warner à partir du fonds EMI.

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