- ResMusica - https://www.resmusica.com -

Joseph Calleja, sacred arias, mais que venait-il faire dans cette galère ?

On a souvent pesté dans ces colonnes contre le manque d'inventivité des programmes de récital en CD, les choix de morceaux battus et rebattus, pour penser de prime abord qu'une sélection d'airs sacrés pouvait être intéressante. Grave erreur !

Mais quelle mouche a donc piqué de se commettre dans ce projet à l'évidente médiocrité ? Plaisir d'enregistrer dans sa belle île de Malte ? De travailler avec le  ? De rendre hommage à son professeur, comme il est évoqué dans la plaquette d'accompagnement ? Quel que soit l'objectif, il n'est pas atteint.

Que trouve-t-on donc dans ce méli-mélo musical ? Des arrangements de l'intermezzo de Cavalleria rusticana de , de la méditation de Thais de , de l'intermezzo de l'Arlésienne de , tous composés pour orchestre, sans recours à la voix. D'ailleurs, en y regardant de plus près, la plupart des morceaux proposés mentionnent un arrangement, ce qui laisse un doute sur la probité de la démarche. Seuls Rossini et Verdi semblent à peu près être épargnés.

S'ensuit le duo Nadir/Zurga des Pêcheurs de perles, qui malgré les termes “temple” et “déesse” n'a rien d'un air sacré, puisqu'il s'agit de l'évocation d'un amour perdu. C'est à croire qu'il n'existe pas suffisamment de morceaux idoines dans le répertoire. De la même façon, ni la présence de Der Engel tiré des Wesendonck Lieder, dans l'orchestration de Felix Mottl, ni la prière de Rienzi, adressée au peuple romain et non pas à un Dieu, ne semblent vraiment appropriés au sujet. Mais le pire est à venir. On y trouve pêle-mêle un Ave Maria signé , Stille Nacht, autrement dit pour nous francophones, Douce nuit, mais traduit en anglais (pourquoi ?), Minuit chrétien, toujours traduit sans la moindre raison. Pour un peu, il aurait fallu rajouter Petit papa Noël pour imaginer se trouver devant un enregistrement de Tino Rossi !

Le CD se termine (enfin !) avec le célébrissime, usé jusqu'à la corde, Ave Maria de Schubert.

Les qualités vocales de sont toujours les mêmes : timbre d'airain, aigus vaillants, forte présence. En guest stars, le baryton et le violoniste sont irréprochables. Sous la baguette de Sergey Smbatyan, le est plus qu'honorable. Mais tout cela ne suffit pas.

NDLR : Cet article est le dernier écrit par notre collaboratrice Catherine Scholler, décédée le 23 août 2023. Il est publié de manière posthume le 26 août 2023. Retrouvez notre hommage ici.

Lire aussi :

Joseph Calleja : le Verdi de la double maturité

 

 

(Visited 1 379 times, 1 visits today)