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Werther d’hiver à la Monnaie

Pour les fêtes, le théâtre de La Monnaie s'offre un Werther de Massenet. Bonne idée car ce répertoire français n'était pas trop en vogue sous le mandat de , l'ancien directeur du théâtre national.

Voulant multiplier les soirées, au lieu de faire appel à deux distributions a décidé de confronter les versions pour ténor et baryton. Considérant qu'une nouvelle production ne s'imposait pas, il a loué au festival Klangbogen de Vienne ce spectacle du metteur en scène belge qui en parallèle de cette production bruxelloise assure la reprise de ses Noces de Figaro au Vlaamse Opera d'Anvers.

Globalement, c'est cette scénographie inaboutie qui nous empêche de considérer ce spectacle comme une réussite totale. Resserrant l'action dans une pièce d'une maison qui se détache d'un imposant cadre blanc, ne parvient pas à imposer une tension dramatique. Tout est très littéral et conforme aux indications du livret avec des costumes garantis d'époque, mais la direction d'acteur manque d'invention et de souffle. On attendait autre chose du metteur en scène après l'exceptionnelle réussite de ces Noces de Figaro.

Fort heureusement, vocalement le plateau est magistral. On pourra pointer une distanciation glacée dans la prestation de en Charlotte, mais la maîtrise du chant et les moyens vocaux restent stupéfiants. Il en va de même pour un à la conduite stylistique idéale et au timbre rayonnant. Par ailleurs, le baryton qui faisait ici ses débuts dans ce rôle, témoigne d'une intelligence du texte en tous points exemplaire. On peut placer à ce niveau la Sophie rayonnante d' et l'Albert souverain de Jean-Luc Chaignaud. Les petits rôles sont distribués avec soin et on retrouve des valeurs sûres internationales comme Gilles Cachemaille et nationales comme nos compatriotes ou .

Dans la fosse, Kazushi Ono tire des sortilèges d'un orchestre de La Monnaie massif mais sensuel et dramatique, la direction engagée mais lumineuse du chef japonais porte les chanteurs vers l'excellence.

Musicalement, ce spectacle s'impose comme une des grandes réussites de l'année en Belgique, on regrette juste une mise en scène, certes pas dérangeante ni scandaleuse, mais qui n'apporte pas grand-chose au livret.

Crédit photographique : © Johan Jacobs

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