- ResMusica - https://www.resmusica.com -

Pénélope à Paris, tout de la fausse bonne idée

Certains opéras, sans le support scénique, ne fonctionnent pas en concert. Pénélope de en est l'exemple flagrant.

Livret inepte, lente progression dramatique, orchestration maladroite, longueurs, l'oeuvre ne manque pas de défauts malgré des instants magiques. Fauré, adepte de la petite forme, ne trouve pas ses marques dans le grand opéra.

Quand la réalisation musicale accumule les maladresses, on dessert plus l'oeuvre qu'on ne la sert. L' pêche par des pupitres déséquilibrés et surtout des cordes peu homogènes, malgré l'engagement de . Le Choeur Lamoureux, ensemble d'amateurs, n'est pas au niveau. Le plateau de solistes est aussi décevant. n'a plus les mêmes moyens. Véritable tragédienne, ses lacunes vocales auraient pu être oubliées par une incarnation scénique. En concert ses défauts deviennent, hélas, criants. de toute évidence déchiffrait sa partition, oscillant constamment entre le forte et le fortissimo, avec des effets vulgaires tant dans le chant (coups de glotte à répétition, notes attaquées par en dessous) que dans son attitude scénique, allant jusqu'à littéralement tomber la veste pour apparaitre en chemise déboutonnée, poitrail à l'air. est toujours autant peu capable de tenir une ligne de chant homogène, plus baryton que baryton-basse engorge ses sons au péril de sa voix. Les seconds rôles s'en tirent mieux, surtout et , qui de toutes évidence ont tout compris du style fauréen.

Pénélope a été créée in loco il y a un siècle, d'où cette programmation. Mais sans production scénique, sans travail sur le texte et sa prononciation (nous sommes dans la descendance directe de la tragédie lyrique du Grand Siècle), sans un orchestre aguerri à ce répertoire et sans un plateau homogène, était-ce bien la peine ?

Crédit photographique: © DR

(Visited 357 times, 1 visits today)