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Nouvelle version des Indes galantes avec l’Orfeo Orchestra et György Vashegyi

Nouvelle coproduction entre le Müpa de Budapest et le , cet enregistrement du ballet héroïque de Rameau confirme la place de l' et de son chef parmi la tête de file des grands interprètes de l'opéra français du XVIIIe siècle.

Après le succès de Naïs, c'est au tour des Indes galantes de prouver l'adéquation de l'ensemble et de son chef au style et à l'esthétique de la musique de Rameau. Remarquable par sa théâtralité, par sa fluidité rythmique et par sa recherche des couleurs orchestrales, la direction du chef hongrois s'inscrit dans la ligne des grands spécialistes du genre, de John Eliot Gardiner dont il fut autrefois l'assistant, à William Christie. Faisant la part belle aux grands effets orchestraux (l'orage, l'éruption volcanique…), elle sait également parfaitement doser l'articulation avec la déclamation vocale.

Triés sur le volet, les solistes presque tous francophones rendent admirablement justice à la noblesse des vers de Louis Fuzelier, tout en restant impeccablement chantants. Point d'ombre au tableau chez les messieurs, où les barytons Thomas Dolié et rivalisent dans leurs multiples incarnations, de beauté vocale et de sens aigu du théâtre. Spécialiste de ce répertoire, prête son instrument souple et agile aux trois rôles de Dom Carlos, Valère et Damon avec toutes les qualités que nous lui connaissons : limpidité de la diction, élégance du phrasé, force de la caractérisation. Chez les dames, reste comme à l'accoutumée plutôt pâlichonne, mais l'on se réjouit de retrouver , qui semble de plus en plus trouver ses marques dans le grand répertoire français du XVIIIe siècle. Dans le rôle de Phani, souvent confié à des voix plus légères, trouve de vrais accents dramatiques qui confèrent une nouvelle dynamique théâtrale à l'acte « Les Incas du Pérou ».

Comme l'explique le passionnant texte de présentation signé de Sylvie Bouissou et , la version retenue est celle de 1761, privée de l'entrée « Les Fleurs » et affichant la version courte du prologue. On se consolera en espérant entendre très bientôt, confiées aux mêmes interprètes, de nouvelles réalisations des grands ouvrages de Rameau ou de ses contemporains.

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