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Danseur de Christian Lartillot : authentique et intense

Christian Lartillot, dans son dernier ouvrage sobrement intitulé Danseur, nous propose une nouvelle manière d'envisager l'acte de danser. Cette recherche sur le mouvement avait déjà fait l'objet d'un premier opus avec une exposition présentée l'an passé à la Galerie Bensimon : Danseurs, portrait et mouvement.

Le temps d'une séance, les étoiles et solistes de l'Opéra de Paris se sont prêtés au mode opératoire du photographe : « Je fixe un cadre avec le danseur à l'intérieur duquel il est libre d'évoluer à sa guise. » Les danseurs ont choisi leur costume. La couleur de la toile répond à l'énergie ressentie lors de la prise de vue.

Christian Lartillot, qui se dit « voleur de mouvement », traque l'instant magique : « C'est le principe même du portrait que la danse remet en question dès lors qu'il s'agit d'inscrire un visage et un corps en mouvement. Dans l'une des salles de répétition de l'Opéra Garnier, devant une toile de fond monochrome, chaque artiste, danseur et danseuse, à travers un geste, une figure, un bond, une expression, s'est ainsi livré à mon regard de photographe, révélant chaque fois quelque chose d'unique qu'on pourrait appeler un instantané de l'âme. »

Se succède ainsi devant le photographe un casting prestigieux : Emilie Cozette, , , , , , , , , , , , , , ou encore , pour ne citer qu'eux.

Si l'atmosphère de l'ouvrage est aussi saisissante, c'est parce que les danseurs ne sont jamais en représentation sur les clichés. Bien au contraire, ils nous livrent une parcelle de leur âme et de leur corps. Christian Lartillot a su capter en plein vol le port altier de ces athlètes, leur maintien, leur long cou, leur légèreté pareille à celle d'un oiseau. Cette ébauche du mouvement, tout à la fois terrienne et aérienne, laisse vagabonder l'imagination du spectateur.

Ces corps, façonnés par de longues heures de travail, se font message et nous content une histoire.

Le cadre, qui vient brusquement surprendre le geste du danseur, est dépassé ou oublié. Le résultat n'en est que plus brut et intense.

Débarrassés de tout apparat, les corps se dessinent, sublimes. Ne reste que l'essentiel : l'instant de grâce capté par l'œil du photographe.

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