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Distribuer Mozart à Aix ?

Aucune clémence pour cette Clemenza, indigne par rapport aux prétentions du Festival d'Aix. Plateau déséquilibré, mise en scène indigente, tout juste est-ce digne d'une scène de second niveau.

Après de curieux choix dans Don Giovanni ou Cosí fan tutte, il est permis de se poser des questions quant aux cast mozartiens d'un festival créé sous les hospices du compositeur le plus connu au monde. La monde ne manque pas de Titus, Vittelia ou Servilia. , appelé in extremis à la rescousse pour remplacer John Mark Ainsley initialement prévu, n'est pas au niveau. Le chant est rustre, l'émission engorgée, la voix hétérogène, les gestes sur scène sont patauds…  Carmen Giannasttasio en Vitellia use et abuse du décibel, faisant de son personnage une héroïne vériste. Enfin possède bien les notes pour Servilia mais la voix, peut-être un peu trop légère, reste un peu coincée dans les aigus. Coté voix graves, en revanche, nous sommes plus dans une distribution internationale. est insurpassable et Anna Stephany une heureuse révélation en Annio.

Ce déséquilibre vocal n'est malheureusement pas effacé par la mise en scène indigente de . Lecture au premier degré, à la lettre, dans des décors et costumes néoclassiques à souhait. Comble du ridicule, la danse guerrière des soldats de Titus lors de son arrivée à l'acte I. Le tout n'est malheureusement pas relevé par la direction musicale de . Evidemment le LSO brille de couleurs imparables, les solos de clarinette et cor de basset sont excellents, mais le choix de tempos lents, voire très lents handicape plus qu'il n'avantage le plateau. Chaque acte est interminable, et cette Clémence aixoise en devient un véritable pensum…

Crédit photographique: (Sesto) & (Tito) ; (Publio), (Vitellia), (Sesto) & (Tito) © Pascal Victor / Artcomart

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