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Concert des 150 ans du Wiener Staatsoper

Le Wiener Staatsoper fête ses 150 ans avec plusieurs productions et un grand concert en extérieur, auquel sont conviés des invités de marque, dont , , , Roberto Alagna, , ou .

Alors que Paris souffle les 350 bougies de l'institution, Vienne fête cette saison le jubilé des 150 ans de la création du Wiener Staatsoper en tant que tel, érigé sur le Ring à partir de 1861 pour être ouvert en 1869. Aujourd'hui dirigé par Dominique Meyer, en partance pour laisser sa place à Bogdan Roščić, l'Opéra a organisé un grand concert en extérieur, retransmis sur Arte et l'ORF, par une remarquable sonorisation de l'orchestre et des chanteurs sur la scène, sur le toit ou aux balcons. Au programme, les grands airs du répertoire lyrique romantique.

Au surlendemain de sa prise de rôle de la Femme de Barak dans Die Frau ohne Schatten,  ouvre le concert avec l'un des rôles qui a porté sa carrière. Dich teure Halle d'Elisabeth, extrait de Tannhäuser, ouvre la danse et met en valeur les moyens vocaux et l'aigu toujours intact de la chanteuse, même sur cette tessiture qu'elle quitte petit à petit.

Puis Tomas Konieczny fait son entrée. Présent lui aussi en ce moment à Vienne pour chanter Danton dans l'ouvrage de Gottfried von Einem, il porte ce soir Ha, welche in Augenblick extrait du Fidelio de Beethoven, avec une superbe puissance, également présente dans les cordes de l'orchestre, dirigé d'une main de maître toute la soirée par . Puis on tourne la tête à gauche, car apparait en haut de l'opéra, d'où il tient les graves de Macbeth avec l'air Come dal ciel precipita. Verdi est à la fête avec le Chor der Wiener Staatsoper pour Va, pensiero, célèbre morceau de Nabucco. Verdi encore avec dans un extrait des Vêpres Siciliennes, puis Roberto Alagna et sa femme , que le ténor n'oublie pas d'embrasser dans un splendide duo d'amour d'Otello, vu récemment à Paris, alors qu'il triomphe en ce moment à Londres en Andréa Chénier.


Vient le tour de Mozart avec Dove Sono, extrait des Noces porté par Olga Bezsmertna. Don Giovanni, qui ouvrit l'opéra en 1869, est maintenant tenu par un cabotin, de retour ensuite avec Valentina Naforniţă pour Là ci darem la mano tiré du même opéra. La belle artiste, tout juste rentrée de Paris où elle interprétait Iolanta, réapparaîtra comme un ange en haut de l'opéra, pour un émouvant Chant de la Lune de Dvořák. a lui choisi l'autre versant, à droite de la scène sur un balcon, pour demander Pourquoi me réveiller ? grâce à l'air de Massenet. Le ténor étale alors son magnifique timbre et sa ligne sans vibrato, pour un cours de clarté française repris ensuite par Roberto Alagna avec l'un de ses airs de référence, Rachel, quand du seigneur tiré de La Juive d'Halévy, quand auparavant Kurzak avait déployé éclat et agilité avec Juliette de Gounod.

permet une incursion dans le répertoire russe avec un air de Grémin tiré d'Eugène Oneguine. Camilla Nylund, en ce moment elle aussi dans La Femme sans ombre, revient à l'allemand avec l'air de Marietta de La Ville Morte de Korngold. , ancien directeur de l'Opéra, est représenté par la scène finale de Rosenkavalier, avec , , . clôt le programme en exposant les superbes rondeurs de la maternité dans un robe de soirée bleu clair, alors qu'elle transcende l'air d'une Butterfly qui se suicidera pourtant de désespoir en offrant son fils à son mari. Elle retrouve pour un bis et un dernier retour à Verdi grâce à La Traviata, tandis que tous les artistes reviennent sur scène, une coupe de champagne remplie d'eau à la main. De ce beau concert, on regrettera toutefois l'absence d'Anna Netrebko, pourtant en ce moment dans la ville pour Chénier, et surtout de celui qui a fait l'histoire de cet opéra depuis cinquante ans, Plácido Domingo, pourtant en ce moment à Dresde pour Nabucco, à quelques centaines de kilomètres de là.

Crédits : © Wiener Staatsoper / Michael Pöhn

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