Avec un coffret de 21 CD qui rassemblent les principaux enregistrements de Vox Luminis entre 2007 et 2021, Outhere Music célèbre les 20 ans de l'ensemble de Lionel Meunier.

Créé à Namur en 2004 autour de la production du Stabat Mater de Domenico Scarlatti, Vox Luminis n'a ensuite cessé de rendre hommage au répertoire baroque allemand, avec des incursions du côté de l'Angleterre (Purcell), de la France (Charpentier) et du répertoire de la Renaissance. Associé à des ensembles instrumentaux de renom, comme Mare Nostrum, Les Muffati, L'Achéron, Clématis, le Freiburger Barockconsort, A Nocte Temporis, Vox Luminis se dote de son propre orchestre dès 2014. Déjà très présent dans l'anthologie du baroque allemand que Jérôme Lejeune regroupait à l'occasion des 40 ans du label Ricercar, Vox Luminis a également enregistré pour le label Alpha. Beaucoup de ces disques ont été chroniqués dans nos pages, toujours loués, jusqu'à obtenir une Clef d'Or, pour les cantates de J.S. Bach. Une qualité vocale jamais mise en défaut.

Une écoute chronologique de ces presque 23 heures de musique nous permet de constater une certaine évolution dans l'interprétation de l'ensemble. Si la qualité des voix est là d'un bout à l'autre, on peut regretter un certain manque de relief dans les premiers enregistrements, où tout est très lisse. Peu à peu, l'interprétation gagne en couleurs et en souplesse, avec une belle projection et un sens du verbe admirable. En piochant au fil de cette discographie, on savoure quelques pépites. Dans les motets de la famille Bach (2014), le motet « Es ist nun aus » de Johann Christoph Bach est un sommet d'expressivité sereine. Parmi les musiques funèbres anglaises (2013), remarquons la célèbre Marche pour les funérailles de la Reine Mary, où les Trompettes des Plaisirs offrent une belle introduction aux Anthems de Thomas Morley. Dans la cantate Orphée descendant aux enfers de Marc-Antoine Charpentier (2019), où Reinoud Van Mechelen est un Orphée poignant, on entend la belle voix de basse de Lionel Meunier dans le rôle de Tantale. Il faudrait tout citer pour rendre hommage à la diversité du répertoire de cette discographie. Mais c'est bien dans le premier baroque allemand que Vox Luminis se montre le plus inspiré. Scheidt, Schütz, Hammerschmidt, Biber et quelques autres ont trouvé ici leurs interprètes de référence.