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Le violoncelle et l’orgue romantique allemand éclairés par Hannah Vinzens et Gordon Safari

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Oskar Wermann (1840-1906) : Zwei Vortragsstücke op. 92 ; Largo religioso en fa majeur ; Prélude et fugue sur les notes du carillon de la Kreuzkirche de Dresde op. 146, 2 ; Zwei Stücke op. 72 ; Largo religioso op. 24. Gustav Merkel (1827-1885) : Arioso op. 55 ; Adagio religioso op. 114 ; Fugue sur BACH op. 40. Max Reger (1873-1916) : Aria op. 103a. Hannah Vinzens, violoncelle ; Gordon Safari, à l’orgue Gebrüder Jehmlich (1905, restauration 2015) de la Kreuzkirche de Dresden-Strehlen (Saxe-Allemagne). Enregistré à Dresde en septembre 2020. 1 SACD hybride MDG. Livret en français, anglais et allemand. Durée : 72:45

 
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La voix du violoncelle et celles multiples de l'orgue forment un ensemble musical harmonieux, comme le démontre ce programme d'œuvres romantiques allemandes peu connues mais d'un intérêt majeur. 

musicien saxon né en 1840 est la révélation de ce disque. Elève de Gustav Markel, autre musicien de Dresde présent dans ce programme, Wermann prend part à la vie musicale de ce grand centre artistique européen. Il eut une belle carrière de chef d'orchestre et d'organiste à l'église Sainte-Croix, laquelle possède un orgue remarquable et imposant dû au facteur Wagner. A cette époque le violoncelle était en vogue et largement représenté par divers musiciens employés à la Hofkapelle dont les célèbres Dotzauer et Kummer. Écrire pour le violoncelle accompagné de l'orgue semblait allait de soit afin d'utiliser ces œuvres à l'église comme au concert. Un usage domestique était aussi envisagé, les foyers étant munis d'instruments à claviers (piano ou orgue). Sur l'orgue de la Kreuzkirche, Wermann put développer une musique de type symphonique sur les 91 jeux répartis sur trois claviers et pédalier. Restauré en 2015 par l'atelier Jemlich, cet orgue précieux se révèle l'un des meilleurs pour traduire fidèlement la rhétorique musicale de l'auteur.

Cet album offre l'intégrale des œuvres d'orgue et avec violoncelle d'. Les Zwei Vortragsstücke op. 92 démontrent un mariage heureux entre le lyrisme du violoncelle et la suavité des jeux de fonds de l'orgue romantique allemand. Il n'y a pas ici d'antinomie sonore entre les deux instruments, comme cela se retrouve parfois avec d'autres formations, comme avec la trompette qui peut obliger l'orgue à lutter par la force. Ici tout est en subtilité et demi-teintes caressantes. Le discours est inspiré et reflète pleinement l'art du romantisme allemand. Le timbre même du violoncelle de contribue à cet émerveillement sonore, tourné vers un lyrisme proche du chant. Un grand Prélude et fugue sur les notes du carillon de la Kreuzkirche de Dresde pour orgue seul permettent d'entendre toutes les possibilités d'un instrument romantique de cette époque là. On se rend compte de la différence de conception que l'on avait en France avec les orgues de Cavaillé-Coll par exemple. Un « imitateur de l'orchestre » voilà donc comment se décrivait ce monument qui grâce à sa multiplication des jeux de flutes, d'anches multiples et son troisième clavier expressif permettaient d'impressionnants crescendos. D'autres pièces avec le violoncelle mettent encore en valeur ces belles couleurs orchestrales notamment dans la Sonate pour violoncelle et orgue op. 58 en sol mineur.

Autre compositeur d'importance à Dresde au XIXᵉ siècle, , plus connu que son élève Wermann s'adonne aussi à la composition pour le violoncelle et l'orgue. Une espèce de bel canto illumine l'Arioso op. 55 et l'Adagio religioso op. 114, des pièces savoureuses au tempo modéré. suit les leçons de son maitre avec un Largo religioso op. 24. A la fin et comme témoin incontournable de ce symphonisme allemand riche et émouvant, apparait avec un profond Aria op. 103a, fort apprécié du public d'après les comptes-rendus de l'époque, avide de ces pièces où les épanchements de l'âme sont nombreux.

, violoncelliste germano-suisse installée à Salzbourg, utilise dans cet enregistrement un violoncelle historique napolitain de 1756. est allemand et vit également à Salzbourg où il est responsable de divers postes de Cantor et de professeur au Mozarteum. Leur jeu complice et leur style parfaitement rend justice à ce répertoire romantique symphonique allemand. La prise de son de l'album, chaude et aérée, contribue largement à cette réussite.

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Oskar Wermann (1840-1906) : Zwei Vortragsstücke op. 92 ; Largo religioso en fa majeur ; Prélude et fugue sur les notes du carillon de la Kreuzkirche de Dresde op. 146, 2 ; Zwei Stücke op. 72 ; Largo religioso op. 24. Gustav Merkel (1827-1885) : Arioso op. 55 ; Adagio religioso op. 114 ; Fugue sur BACH op. 40. Max Reger (1873-1916) : Aria op. 103a. Hannah Vinzens, violoncelle ; Gordon Safari, à l’orgue Gebrüder Jehmlich (1905, restauration 2015) de la Kreuzkirche de Dresden-Strehlen (Saxe-Allemagne). Enregistré à Dresde en septembre 2020. 1 SACD hybride MDG. Livret en français, anglais et allemand. Durée : 72:45

 
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