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En résoNance dans l’abbaye de Noirlac

 
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Située en pleine nature, au bord du Cher, en Berry, l’abbaye cistercienne de Noirlac est l’une des bâtisses les mieux conservées et les plus belles du XIIᵉ siècle en France. Successivement monastère, manufacture, hôpital de campagne et lieu d’accueil pour les réfugiés, le bâtiment entièrement restauré est aujourd’hui un site touristique très fréquenté et un lieu artistique et culturel devenu, depuis 2008, un Centre culturel de rencontre (CCR) : sorties nature dans le bocage, ateliers en salle, visites thématiques, concerts, installations lumineuses et sonores dans les murs de l’abbaye sont autant de rendez-vous inscrits dans une programmation annuelle que l’équipe de Noirlac et sa directrice Elisabeth Sanson axent en priorité sur la parole, le son et l’écoute de sa résonance. Ainsi le festival d’été de l’abbaye, « Les Traversées », sous l’impulsion de la nouvelle direction, est-il rebaptisé « Les Nouvelles Traversées » (du 20 juin au 7 juillet 2024), restant fidèle aux musiques du répertoire tout en explorant, au-delà des frontières du sonore, l’univers du récit, du conte, de la poésie et de la parole.

 

Depuis le 6 avril dernier, ce lieu voué au silence est traversé de nouvelles ondes sonores, bruits et chuchotements, chants et instruments circulant dans les différents espaces de l’abbaye. Initiée par Paul Fournier, ancien directeur de Noirlac, et finalisée par Elisabeth Sanson qui lui a succédé, l’installation résoNance (avec le N majuscule de Noirlac) est une expérience sensorielle inédite, réalisation pérenne offerte aux visiteurs en après-midi : récits de moines à demi-mots dans le chauffoir, fouillis d’oiseaux, réels et virtuels, dans le dortoir des convers, chant recto tono redonnant vie aux sermons de saint Bernard de Clairvaux dans le réfectoire, murs « hantés » des chambres de moines, biotope sonore dans le cloître. La nef de l’abbatiale, dans sa nudité architecturale, est la plus habitée. Neuf interprètes/performers (tous familiers du lieu) sont venus enregistrer in situ leur pièce en duo, tenant compte de l’acoustique généreuse de l’espace : la violoncelliste Sonia Wieder-Atherton, le haute-contre Samuel Cattiau, le joueur de shakuhachi, Akihito Obama, Michel Godard et son serpent (l’ancêtre du trombone) ou encore la chanteuse diphonique Anna-Maria Hefele. Un écran renseigne le nom de chaque performer en temps réel. Diffusées de manière aléatoire, les quatre-vingt vignettes allant de quelques secondes à une une dizaine de minutes offrent à l’auditeur un kaléidoscope de couleurs rares et de figures toujours renouvelées. (MT)

 

 

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