Le titre enchanteur de ce disque laisse immédiatement notre esprit vagabonder dans un monde d’essences aux multiples parfums de volupté. Les mélodies andalouses du Moyen Orient s’écoutent comme les récits de Shahrâzâd dans le recueil des « Mille et une nuits ». Chacune nous emmène dans un monde ravissant où la poésie musicale règne en maîtresse absolue. Issues des poèmes chantés, ces arrangements instrumentaux nous permettent d’imaginer cette Espagne idéale où les arts et les religions cohabitaient en harmonie. Si de cette période si majestueuse, nous avions déjà dégusté les paroles du grand Averroès, Zizyab le magicien est ici un érudit qui offre généreusement son savoir. Nous apprenons grâce à la notice de ce disque qu’il est un révolutionnaire, l’un des plus illustres initiateurs de la musique arabo-andalouse. Véritable berceau de la musique occidentale nous découvrons avec ravissement les fameux « mouwosh’sha » qui permettrons aux troubadours de nos mémoires de créer des musiques sur les poèmes de leurs temps.

Nous apprenons aussi que l’improvisation est un art très ancien qui commence à naître durant cette période musicale puis s’organise pour devenir une structure cohérente et aboutir à la forme « suite ». Les compositeurs occidentaux l’utiliseront pour nous donner entre autre celles de Bach quelques siècles plus tard.

L’ensemble « Aromates » distille les notes de musique pour nous offrir tous les parfums d’Orient que nous aimerions tant respirer comme à cette époque de tolérance de la grande Espagne.