Quelle place l'IA occupe-t-elle dans notre vie ? Quelle inquiétude peut-elle susciter pour l'avenir de l'humanité ? Peut-on avoir des sentiments pour une machine ? Autant de questions qui ont animé Les Jeux de l'amour et de l'énigme imaginés par l'autrice Hélène Frappat et mis en scène par Anne Monfort dans le Studio 5 de l'Ircam, un spectacle pour les scolaires inscrit dans le cadre de Manifeste.

L'espace de jeu, dans cette scène atypique, est celle d'une salle de classe durant une heure de « colle » où se rencontrent Rafie (Neil-Adam Mohammedi) et Charlie (Maria Aziz Alaoui). Le troisième personnage, virtuel, s'entend à travers une enceinte bluetooth : c'est Max, un auxiliaire verbal qui a réponse à tout. Il est chargé d'aider Charlie qui, depuis la mort de sa mère, a des problèmes d'élocution. S'immiscent dans ce dialogue à trois les vers de Marivaux et sa « science du cœur » débattue dans La Dispute. Où comment Max et Charlie tissent une relation amoureuse sous le regard intrigué et bienveillant de Rafie. Les deux jeunes acteurs sont épatants dans cette « comédie en un acte » mêlant différents niveaux de langage, entre spontanéité, humour, joute vocale, sentiments profonds et illusion. (MT)

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