Voici encore une intéressante découverte que l'on doit au Palazzetto Bru Zane. Le titre est plus que célèbre, l'œuvre rien moins qu'oubliée.
Félicien David reste pour l'instant dans les mémoires comme l'auteur du Désert, une cantate orientaliste que Berlioz avait couverte d'éloges. Les 24 quintettes à cordes qui forment Les quatre saisons, composés entre 1842 et 1844, sont beaucoup moins ambitieux. L'Ensemble Baroque de Limoges n'en propose qu'une sélection, ce qui peut se justifier par le caractère sans conséquence de ces pièces écrites pour des « soirées » hebdomadaires et amicales. Néanmoins, on peut souhaiter une intégrale, d'abord à titre documentaire, et puis aussi parce que c'est une musique séduisante et rafraîchissante. Guère d'effets descriptifs comme chez Vivaldi, sauf dans La pompe (sixième Soiréed'automne), sur un thème inspiré par le crissement de cet appareil. La musique se contente d'être aimable et dynamique. Par moments, certaines mélodies plus douloureuses, sur un accompagnement obstiné, installent un climat mélancolique, mais l'émotion demeure un effet purement musical. Dans ces instants, on pense à Schubert, mais le plus souvent, c'est la malice de Haydn qui vient à l'esprit.
L'interprétation ajoute à la qualité de l'écriture. Les amateurs d'instruments d'époque seront comblés par ce jeu d'ensemble translucide et légèrement astringent.
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