Mozart en demi-teinte pour Reinoud Van Mechelen
Reinoud Van Mechelen et son ensemble A Nocte Temporis proposent un disque étonnant composé des airs rares du plus célèbre des musiciens.

Le programme se concentre sur les sept airs composés entièrement par Mozart pour s'insérer dans les ouvrages lyriques de ses homologues et à l'intention d'un interprète de l'époque en particulier. Il est complété par quatre airs connus de Mozart à cette même fin, mais ayant été achevés ou reconstitués par un tiers. Le programme est agrémenté d'un autre air créé pour une soirée de gala à Milan, toujours pour faire briller le ténor de ce récital, celui de Mitridate, rè di Ponto.
Alors que le chanteur endosse aussi le rôle de chef d'orchestre face à l'ensemble A Nocte Temporis, on se réjouit à la perspective du terrain fertile généré par la fusion des deux entités présentes dans ce disque. C'est malheureusement le contraire que nous constatons à l'écoute.
Même si Reinoud Van Mechelen n'est pas un mozartien à proprement parler, le chanteur se défendant bien plus dans le répertoire baroque pour haute-contre, et même si le soliste ne présente pas toutes les aptitudes vocales pour déployer au mieux le chant italien, manquant quelque peu de moelleux dans son timbre, il faut reconnaître qu'il ne démérite pas dans l'élan donné à ces lignes vocales. Reinoud Van Mechelen y déploie une qualité de phrasé certaine, un sens du legato incontestable et une musicalité d'une agréable élégance.
La spécialisation de l'ensemble A Nocte Temporis pour la musique ancienne et baroque tranche presque avec la démarche du chanteur lyrique qui cherche à se rapprocher au mieux des caractéristiques stylistiques du programme, les musiciens ne s'émancipant pas des particularités interprétatives de leur répertoire d'origine (pas de vibrato, effectif réduit, instruments anciens, rigueur de la ligne, etc.) pour déployer tout le panache de cette musique.
Contrairement au rendu du programme sur scène, la prise de son déroute, l'ensemble orchestral paraissant au premier plan et le ténor confiné à l'arrière, dénaturant un équilibre qui aurait été de bon ton face au projet initial de ces musiciens.










Un papier peu clair… C’est pas bien mais en fait c’est bien pour Mechelen (qui fait bien plus que « se défendre » dans le répertoire de haute-contre à la française, il y excelle !!!), et l’orchestre est trop baroqueux ? Les arguments avancés ne sont pas convaincants… Comme si à l’époque classique, les effectifs gonflaient subitement, on se mettait à vibrer et on n’utilisait plus d’instruments « anciens »… Bref, c’est brouillon !!!