Le chef d'orchestre britannique Sir Roger Norrington est décédé le 18 juillet 2025 à l'âge de 91 ans. Il était une figure incontournable de l'interprétation historiquement informée, avec des partis-pris interprétatifs radicaux et une présence scénique qui ne laissaient pas indifférents. Ses symphonies de Beethoven, jouées sans vibrato et selon les indications métronomiques du compositeur (et jusqu'alors considérées injouables car bien trop rapides) ont été particulièrement remarquées.

S'il ne manquait pas de détracteurs qui s'insurgeaient contre ce qu'ils considéraient comme du maniérisme, une sécheresse de son, une mise en avant personnelle excessive faisant passer ses expériences avant la musicalité, il avait de nombreux admirateurs qui appréciaient son approche joyeuse, imaginative et facétieuse, son énergie à casser les codes et les habitudes, et sa capacité à créer de nouvelles sensations. Il était apprécié des musiciens, et avait un talent pour faire de ses interprétations de vrais moments de plaisir.

Roger Norrington aura su évoluer du répertoire baroque au répertoire symphonique et opératique des XIXe et XXe siècle durant ses six décennies de direction à la tête des formations spécialisées : le Schütz Choir qu'il crée en 1962 et dirigera pendant 30 ans, puis les London Classical Players qu'il fonde pour le répertoire symphonique de 1978 à 1997, l'Orchestra of the Age of Enlightenment, la Camerata Salzburg, l'Orchestre symphonique de la radio de Stuttgart, l'Orchestre de chambre de Paris ou le Philharmonique de Radio France, de l'opéra (il dirigea 400 représentations au Kent Opera pendant 15 ans).

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