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La chorégraphe Yvonne Rainer projetée au CRAC de Sète

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CRAC Occitanie-Sète. Exposition Yvonne Rainer : A Reader. Conception : Arlène Berceliot Courtin, curatrice, chercheuse, enseignante et codirectrice du Master Art à l’École Supérieure d’Art Annecy – Alpes. Avec : Charles Atlas, Florencia Aliberti / Caterina Cuadros /Gala Hernández López, Gregg Bordowitz, Cécile Bouffard / Ruth Childs, Pauline L. Boulba / Lucie Brux / Aminata Labor, Pauline Boudry / Renate Lorenz, Madison Bycroft , Hélène Giannecchini, Lenio Kaklea, Nick Mauss, Paul Maheke, Babette Mangolte, Josèfa Ntjam, Ulrike Ottinger, Adam Pendleton, Jean-Charles de Quillacq, Yvonne Rainer, Robert Rauschenberg. Commissariat : Arlène Berceliot Courtin. Jusqu’au 11 février 2026

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Le parcours de la danseuse, chorégraphe, cinéaste et performeuse américaine est présenté au CRAC de Sète jusqu'au 15 février 2026. Une exposition collective qui permet de comprendre l'importance de la démarche de cette artiste née en 1934 en Californie.

Elle est l'une des pionnières de ce que l'on appelle la post-modern dance américaine. Dès l'entrée dans la première salle d'exposition, le visiteur est face à la vidéo centrale de l'œuvre de celle qui s'est formée auprès de Martha Graham, Merce Cunningham ou de la performeuse Anna Halprin. Cette danse d', intitulée Trio A – The Mind is a Muscle, est un de ses solos les plus remarqués.

Il témoigne de ses recherches dans les années 60 avec un groupe dont les noms vont laisser des traces dans l'histoire de la danse américaine. Il s'agit du groupe de la , du nom du lieu où Steve Paxton (1939-2024), Trisha Brown (1936-2017), Lucinda Childs (née en 1940) et David Gordon (1936-2022) se réunissaient pour leurs premiers pas de côté avec la danse plus formelle de l'époque. Ils ont invité d'autres formes d'art, comme le prouve la présence du peintre pop-art Robert Rauschenberg sur les photos de groupes de l'époque.

Danse après danse, ils réinterprètent la position de l'artiste, développent un point de vue critique face au masculinisme de l'avant-garde new-yorkaise, au post-modernisme et à un certain féminisme. s'inscrit dans le temps par son approche dans les mouvements antimilitaristes, anti-impérialistes, antiracistes et son activisme contre l'épidémie du sida.

Entre vidéos, photos et textes, l'exposition est donc imaginée comme un portrait de plusieurs générations autour de la chorégraphe et cinéaste américaine. Qu'il s'agisse d'œuvres inédites ou préexistantes, l'exposition propose de rendre compte d'un rapport unique à la danse et plus largement du rapport au corps dans la société.

Les passerelles se dessinent entre la chorégraphe et les jeunes générations

Le dialogue entre Yvonne Rainer et l'artiste pluridisciplinaire Adam Pendleton, filmé par ce dernier pendant un déjeuner dans un Donner new-yorkais donne toute la saveur du travail très militant contre le racisme et le besoin de rapport très doux entre les êtres. Les gestes de bras liés entre Rainer et Pendleton face à face à la fin de cette vidéo sont particulièrement touchants. La puissance de regard et des propos d'Yvonne Rainer face au jeune Adam Pendleton illustrent bien la pertinence de cette artiste aujourd'hui encore.

L'histoire d'Yvonne Rainer est aussi jalonnée d'une grande période de travail cinématographique. Fictions, performances, tous ses films aux formats longs sont programmés dans l'exposition. À l'étage du CRAC, d'autres artistes lui rendent hommage sous forme de vidéos ou d'installations, mais avec moins de pertinence. Les œuvres éloignent un peu le visiteur de l'univers d'Yvonne Rainer.

Après le cinéma, un retour à la danse

Sa période de cinéaste se referme avec un retour à la danse au début des années 2000, grâce au danseur-chorégraphe star Mikhaïl Baryshnikov qui lui commande une pièce pour sa compagnie White Oak Dance Project installée à New-York. Cet événement signe son grand retour à la danse, qui compose la dernière partie de l'exposition. Yvonne Rainer crée alors After Many a Summer Dies the Swan (2000), œuvre qui marque un renouveau de sa production chorégraphique par laquelle elle s'attache à défaire, voire à démolir une pratique établie sur plusieurs décennies. Une vidéo sur son parcours de 1999 à 2022 permet ainsi de se rendre compte de ce travail de renouveau dans son incessante recherche.

Pour les visiteurs qui seraient peu habitués à cet univers, il faut se laisser porter par cette artiste au travers des images et des paroles fortes qui jalonnent cette exposition assez inattendue et très réconfortante dans cette période si troublée et intolérante aux États-Unis. Très complète par son approche multiforme, elle se prolonge d'ailleurs au fil des mois par des rencontres, des performances et des danses, en janvier et février prochains.

Crédits photographiques : Yvonne Rainer, Yvonne Rainer, photogramme de « The Man Who Envied Women », réalisation Yvonne Rainer, 1985, 125'. Distribution: Zeitgeist Films ; Yvonne Rainer, Trio A, 1978, video, b&w, silent, 10'30”. Courtesy of the artist and Video Data Bank, School of the Art Institute of Chicago.

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CRAC Occitanie-Sète. Exposition Yvonne Rainer : A Reader. Conception : Arlène Berceliot Courtin, curatrice, chercheuse, enseignante et codirectrice du Master Art à l’École Supérieure d’Art Annecy – Alpes. Avec : Charles Atlas, Florencia Aliberti / Caterina Cuadros /Gala Hernández López, Gregg Bordowitz, Cécile Bouffard / Ruth Childs, Pauline L. Boulba / Lucie Brux / Aminata Labor, Pauline Boudry / Renate Lorenz, Madison Bycroft , Hélène Giannecchini, Lenio Kaklea, Nick Mauss, Paul Maheke, Babette Mangolte, Josèfa Ntjam, Ulrike Ottinger, Adam Pendleton, Jean-Charles de Quillacq, Yvonne Rainer, Robert Rauschenberg. Commissariat : Arlène Berceliot Courtin. Jusqu’au 11 février 2026

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